Une analyse approfondie des données provenant du radar à synthèse d’ouverture de la Nasa installé à bord de la sonde lunaire indienne Chandrayaan-1 (mission terminée en août 2009), a permis de détecter des cratères emplis de glace au pôle nord de la Lune.

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    L'instrument Mini-Sar a découvert une quarantaine de petits cratères de 1,6 à 15 kilomètres de diamètre emplis de glace d'eau. Bien que la quantité demeure inconnue, puisqu'elle dépend de l'épaisseur de la glace dans chaque cratère, les mesures réalisées laissent à penser qu'il pourrait exister au moins 600 millions de mètres cubes d'eau gelée.

    Situés au pôle nord, ces cratères sont invisibles depuis la Terre car à l'ombre du Soleil. Comme le souligne Paul Spudis, chef de projet de Mini-Sar au Lunar and planetary institute de Houston (Texas), cette découverte « montre que la Lune est une destination encore plus intéressante et captivante, sur les plans scientifique, exploratoire et opérationnel, que ce que les gens pensaient auparavant ».

    Elle suit de quelques mois la découverte de moléculesmolécules d'eau et de radicaux hydroxyle (OH°) sous forme de traces sur une grande partie de la surface de la Lune et la détection de quantités importantes d'eau dans le cratère Cabeus. Ensemble elles renforcent l'attrait de la Lune pour les scientifiques et les poussent à repenser complètement l'idée qu'ils s'en font. Cette détection d'eau pose de nouvelles questions et fait de la Lune un objectif au moins aussi important que Mars.

    La présence d’eau, sous une forme ou une autre, ne peut que faciliter l’installation humaine (en réduisant le coût) et la renforcer sur le long terme en évitant de transporter cette ressource indispensable depuis la Terre. Car l’eau n’est pas seulement un élément de consommation courante. Cette molécule lorsqu’elle est décomposée est une source d’oxygène et d’hydrogène pour les moteurs des lanceurs et autres véhicules spatiaux. © Nasa
    La présence d’eau, sous une forme ou une autre, ne peut que faciliter l’installation humaine (en réduisant le coût) et la renforcer sur le long terme en évitant de transporter cette ressource indispensable depuis la Terre. Car l’eau n’est pas seulement un élément de consommation courante. Cette molécule lorsqu’elle est décomposée est une source d’oxygène et d’hydrogène pour les moteurs des lanceurs et autres véhicules spatiaux. © Nasa

    Depuis que l'on tourne autour de la Lune, il serait temps d'envisager des missions de surface pour caractériser son sous-sol. La lecture des données fournies par les trois sondes qui ont repéré cette eau laisse à penser que l'extraction de carottescarottes serait fort utile. Ces prélèvements pourraient fournir des informations sur l'activité solaire ancienne, jusqu'à plusieurs millions d'années en arrière, ce qui permettrait de mieux comprendre les relations Terre-Soleil. Ces études du sous-sol lunaire pourraient aussi nous éclairer sur l'origine de l'eau sur Terre.

    On notera que cette découverte est annoncée quelques jours après que le président Obama ait décidé d'abandonner le programme Constellation qui prévoyait le retour de l'homme sur la Lune.