Le festival d'images et de découvertes du télescope spatial James-Webb (JWST) continue et cette fois-ci avec un zoom sur une région de formation d'étoiles au cœur de notre Galaxie. Il montre de mystérieuses structures en aiguilles dans le milieu interstellaire de cette région dont on ne comprend pas la nature ni l'origine.


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    Les nuagesnuages de gaz et de poussières sont beaucoup plus transparentstransparents dans le domaine de l'infrarouge que dans le domaine visible. Pour cette raison, il a fallu attendre les développements d'une astronomie dans l'infrarouge pour faire certaines découvertes. Cette astronomie nécessitait parfois de s'affranchir de l'atmosphèreatmosphère terrestre avec notamment sa vapeur d'eau parasiteparasite. C'est pourquoi des télescopes comme Spitzer et Hubble ont été envoyés dans l'espace.

    Retracez l'histoire du télescope James-Webb aux côtés de Franck Menant, avec Futura dans les Étoiles. © Futura

    Aujourd'hui, l'un des yeuxyeux infrarouges de la noosphère sur orbite est le télescope spatialtélescope spatial James-Webb. Il ne cesse de nous émerveiller par ses images, même s'il ne s'agit souvent que de photographiesphotographies traitées numériquement pour donner de fausses couleurs révélatrices de détails que le JWSTJWST ne perçoit qu'au-delà du visible.

    Cette image de Sagittarius C montre des longueurs d’onde invisibles du proche infrarouge qui ont été traduites en couleurs de lumière visible. La barre d'échelle est indiquée en années-lumière. Une année-lumière équivaut à environ 9,46 mille milliards de kilomètres. Le champ de vision montré sur cette image est d'environ 50 années-lumière. © Nasa, ESA, CSA, STScI, S. Crowe (UVA)
    Cette image de Sagittarius C montre des longueurs d’onde invisibles du proche infrarouge qui ont été traduites en couleurs de lumière visible. La barre d'échelle est indiquée en années-lumière. Une année-lumière équivaut à environ 9,46 mille milliards de kilomètres. Le champ de vision montré sur cette image est d'environ 50 années-lumière. © Nasa, ESA, CSA, STScI, S. Crowe (UVA)

    L'une des cibles du successeur de Hubble est tout naturellement le centre de notre Galaxie que l'on sait de longue date être obscurci par des nuages de poussière. La NasaNasa et l'ESAESA nous montrent aujourd'hui un zoom du James-Webb sur une région à environ 300 années-lumièreannées-lumière du centre de la Voie lactéeVoie lactée avec son trou noir supermassiftrou noir supermassif Sagittarius A* (Sgr A*Sgr A*). Comme le centre de la Voie lactée s'observe dans la constellationconstellation du Sagittaire, on ne sera pas surpris d'apprendre que l'image livrée par le James-Webb est celle d'une région appelée Sagittarius C (Sgr C).

    Un amas de proto-étoiles et des globules de Bok

    Le zoom du JWST nous montre environ 500 000 étoilesétoiles dans un volumevolume d'environ 50 années-lumière de diamètre. Il s'y forme de nouvelles étoiles et on peut voir en particulier sur la gauche un amas de jeunes proto-étoilesproto-étoiles dont on estime que l'une contient environ 30 massesmasses solaires et sur la droite une zone si froide et si dense qu'elle apparaît comme une nébuleusenébuleuse noire, faisant penser à des images bien connues de globules de Bokglobules de Bok, observés pour la première fois par l'astronomeastronome néerlandais-états-unien Bart Bok dans les années 1940, c'est-à-dire un nuage sombre de poussières et de gaz du milieu interstellaire au sein duquel peut commencer la naissance des étoiles.

    En fait, en cherchant bien, on constate la présence de plus petits nuages sombres qui parsèment l'image, ressemblant à des trous dans le champ d'étoiles. Ce sont aussi des globules de Bok où se forment des étoiles.

    L'image du James-Webb complétée d'une légende. En bas à droite, on voit un important globule de Bok désigné par <em>infrared-dark cloud</em> et, à gauche, l'amas de proto-étoiles, c'est-à-dire toujours en anglais <em>protostar cluster</em>. © Nasa, ESA, CSA, STScI, S. Crowe (UVA)
    L'image du James-Webb complétée d'une légende. En bas à droite, on voit un important globule de Bok désigné par infrared-dark cloud et, à gauche, l'amas de proto-étoiles, c'est-à-dire toujours en anglais protostar cluster. © Nasa, ESA, CSA, STScI, S. Crowe (UVA)

    D'énigmatiques structures

    Mais ce qui frappe le plus sur l'image du JWST, ce sont les structures en forme d'aiguilles de couleur bleue contenant de l'hydrogènehydrogène ionisé. Elles semblent orientées de manière chaotique dans de nombreuses directions.

    C'est la première fois que l'on voit de telles structures au cœur de la Voie lactée et les astrophysiciensastrophysiciens ne savent pas vraiment les expliquer...

    Ce qui est sûr, c'est que Sagittarius C est un laboratoire de plus pour comprendre les modalités de la naissance des étoiles dans une galaxiegalaxie selon les régions. Son étude avec le JWST pourrait permettre de répondre à de multiples questions comme, par exemple, des étoiles plus massives se forment-elles au centre de la Voie Lactée, par opposition aux bords de ses bras spiraux ?