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La surface de Titan vue durant la descente de Huygens. ESA.
Le 8 décembre suivant, un groupe de scientifiques publiait une synthèse des découvertes réalisées grâce à cette expérience restée unique, dont un compte-rendu détaillé paraissait dans le magazine Science. Et aujourd'hui, après encore un an et demi de travail et d'analyses minutieuses, mais aussi de simulations, ces mêmes chercheurs livrent une description encore plus précise de ce monde complexe, très similaire à la Terre ne fût-ce que par la présence d'une atmosphèreatmosphère dense et d'écoulements liquides.
Les scientifiques ont pu établir que cette atmosphère était plus brumeuse que prévu, car encombrée de particules de poussière au-dessus de l'altitude de 40 kilomètres. Ils sont actuellement en train de tenter de comprendre la composition exacte de ces aérosolsaérosols en recréant divers modèles d'atmosphère à l'intérieur d'une chambre spéciale afin de mieux interpréter les données transmises par la sonde durant la descente.
Sous les 40 kilomètres et après dissipation de la brumebrume, les caméras de Huygens ont pu enregistrer des images nettes du sol du satellite. Celles-ci indiquaient clairement que la surface avait été érodée par des écoulements, vraisemblablement du méthane liquide. Durant toute la descente, des ventsvents violents ont transporté la sonde sur une distance importante, mais malheureusement, une anomalieanomalie à bord avait empêché le Doppler Wind Experiment (DWE), un instrument chargé fournir des données sur le déplacement latéral de l'appareil, de transmettre ses informations. Mais ultérieurement, les signaux radio reçus par un nombre important de radiotélescopes terrestres ont permis de reconstituer cette trajectoire, ce qui a permis de découvrir un système complexe de vents qui se comportent comme un gigantesque tapis roulanttapis roulant, déplaçant continuellement l'atmosphère du pôle sud au pôle nord, et vice-versa.
Ces données sur le déplacement latéral de la sonde ont aussi permis de replacer certaines images dans leur complexe réel. Mais surtout, la mise en corrélation de l'ensemble des renseignements avec ceux transmis depuis lors par Cassini, toujours en orbite autour de SaturneSaturne et qui a effectué plusieurs passages rapprochés près de TitanTitan, permet d'encore mieux saisir la nature complexe de ce satellite qui ressemble de plus en plus à une planète à part entière.
Mais la quête n'est pas terminée, loin s'en faut. Par exemple, les scientifiques tentent actuellement de résoudre l'énigme des ondes radio à très basse fréquence captées depuis la surface (ELF, Extra Low Frequency), phénomène qui a passionné les chercheurs à l'époque. Si l'hypothèse d'un phénomène naturel se confirmait, ils disposeraient alors d'un moyen leur permettant d'en apprendre plus sur la composition du sous-sol de l'astre, et peut-être, qui sait, de découvrir un océan souterrain.