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Les 21 et 22 mars dernier, à quelques heures d'intervalle, deux comètes, séparées mais qui furent probablement liées ensemble dans le passé, rendirent des visites très rapprochées à la Terre. Passant à seulement 3,5 millions de kilomètres (neuf fois la distance entre la Terre et la Lune), la petite P/2016 BA14 - découverte quelques semaines auparavant -, est devenue, de mémoire d'Homme, la deuxième comète à être jamais passée aussi près de la Planète bleue.
Quant à 252P/Linear, dont la période orbitalepériode orbitale est de 5,3 ans, en se promenant à quelque 5,2 millions de kilomètres de nous (14 fois la distance entre la Terre et la Lune), elle a accédé à la cinquième place de ce classement. Profitant de cette proximité, des astronomesastronomes ont bénéficié de quelques heures d'observation avec Hubble pour tenter d'en savoir plus sur ce corps céleste.
Hormis la Lune, jamais le vénérable télescope spatialtélescope spatial qui vient de fêter ses 26 ans en orbite n'avait observé un objet céleste d'aussi près. La comète était alors à 14 millions de kilomètres de lui (et de la Terre) lorsque les images ont été capturées, le 4 avril. Nous étions deux semaines après le passage de 252P/Linear au plus près de notre Planète et trois semaines après le périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil (c'était le 15 mars à un peu moins d'une unité astronomiqueunité astronomique). L'activité du noyau cométaire, suscitée par son réchauffement par le rayonnement solairerayonnement solaire, était à son apogéeapogée.
Animation créée à partir des images capturées par Hubble, le 4 avril 2016, toutes les 30 à 50 minutes. Le jet de poussière change d’orientation à cause de la rotation du noyau cométaire. © Nasa, Esa, J.-Y. Li (Planetary Science Institute)
Un puissant jet de poussière
On distingue très nettement un fin et dense jet de poussière sur les images prises toutes les 30 à 50 minutes avec la caméra à large champ WFC3 (Wide Field Camera 3) d'Hubble. Sur l'animation ci-dessus, on peut voir ce faisceau de particules éjectées de la surface et illuminé par le Soleil, changer de direction du fait de la rotation du noyau. Un noyau trop petit, vraisemblablement moins de 1,5 km de long, pour qu'on puisse le distinguer en détail. Pour cela, il aurait fallu être aussi près que la mission RosettaRosetta autour de la comète 67P alias Tchouri : moins de 1.000 km (jusqu'à 5 km). D'ailleurs, cette effusioneffusion de poussière n'est pas sans rappeler celles observées à quelques centaines de kilomètres de l'astreastre bilobé, en août 2015, lors de son périhélie (à revoir ici).
À présent, la comète continue de s'éloigner de nous (elle est à 40 millions de kilomètres) et brille de moins en moins. Depuis début avril, elle pérégrine dans la constellationconstellation du Serpentaire (Ophiuchus). En cette mi-mai, on peut l'apercevoir dans un télescope près de l'étoileétoile kappa Ophiuchi, non loin de Rasalgheti, dans la constellation d'Hercule. Sur le site de Spaceweather, vous pouvez suivre son parcours immortalisé, au jour le jour (enfin la nuit) par des astrophotographes du monde entier. On peut l'admirer également dans le ciel du mont Paranal au Chili lors de son passage devant la Voie lactéeVoie lactée, photographiée pour l'Eso par Petr Horálek.
252P/Linear sera de retour en 2021.