Le James-Webb prouve une fois de plus qu'il peut faire mieux que Hubble rien qu'en revisitant les astres dont il fut le premier à obtenir des images iconiques au cours des années 1990. Cette fois-ci, ce sont les Piliers de la création dans la nébuleuse de l'Aigle qui apparaissent sous un nouveau jour car on peut simuler un voyage en 3D autour d'eux, en combinant les données de Hubble et du James-Webb.


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    Est-il besoin de présenter encore les Piliers de la création, ces structures s'étendant sur environ 4 à 5 années-lumière et rendues iconiques depuis 1995 par des images du télescope Hubble prises par les astronomesastronomes Jeff Hester et Paul Scowen de l'Arizona State University ?

    Découvrez le télescope spatial James-Webb aux côtés d'Astropierre dans cet épisode de Futura dans les Étoiles. © Futura 

    Elles étaient bien visibles dans une région de la nébuleuse de l'Aigle (qui s'étend elle-même sur 70 par 55 années-lumière), nébuleuse découverte en 1745 par l'astronome suisse Jean-Philippe Loys de Chéseaux dans la constellation du Serpent et dont on sait maintenant qu'elle est située à 6 500-7 000 années-lumière du Système solaire.

    On sait aussi désormais que la nébuleuse de l'Aigle, appelée également Messier 16Messier 16 ou M16, est une jeune région de formation d'étoilesétoiles par effondrementeffondrement et fragmentation d'un nuagenuage moléculaire dense et froid d'hydrogènehydrogène et de poussière. Parmi les étoiles formées, on trouve des étoiles massives de couleurcouleur blanc-bleu et de types O et B. Elles produisent un intense flux de rayonnement ultravioletultraviolet qui, par photo-évaporation, érode le nuage y creusant des cavités et dégageant donc des structures en forme de piliers dont l'existence est condamnée à terme.

    Le télescope spatial Hubble de la Nasa a rendu célèbres les Piliers de la création avec sa première image en 1995, mais a revisité la scène en 2014 pour révéler une vue plus nette et plus large en lumière visible, illustrée ci-dessus à gauche. Une nouvelle vue en lumière proche infrarouge du télescope spatial James-Webb de la Nasa, à droite, nous aide à observer davantage la poussière dans cette région de formation d'étoiles. Les épais piliers bruns poussiéreux ne sont plus aussi opaques et de nombreuses autres étoiles rouges encore en formation apparaissent. © Nasa, ESA, CSA, STScI ; Joseph DePasquale (STScI), Anton M. Koekemoer (STScI), Alyssa Pagan (STScI).
    Le télescope spatial Hubble de la Nasa a rendu célèbres les Piliers de la création avec sa première image en 1995, mais a revisité la scène en 2014 pour révéler une vue plus nette et plus large en lumière visible, illustrée ci-dessus à gauche. Une nouvelle vue en lumière proche infrarouge du télescope spatial James-Webb de la Nasa, à droite, nous aide à observer davantage la poussière dans cette région de formation d'étoiles. Les épais piliers bruns poussiéreux ne sont plus aussi opaques et de nombreuses autres étoiles rouges encore en formation apparaissent. © Nasa, ESA, CSA, STScI ; Joseph DePasquale (STScI), Anton M. Koekemoer (STScI), Alyssa Pagan (STScI).

    Un voyage en 3D autour des Piliers de la création

    Les données collectées maintenant avec le télescope James-Webb ont renouvelé notre connaissance des Piliers de la création et on peut même aujourd'hui faire une sorte de voyage réaliste en 3D reconstitué à l'ordinateurordinateur en utilisant également les données de Hubble, comme la NasaNasa le montre aujourd'hui dans une nouvelle vidéo.

    « En survolant et en passant au milieu des piliers, les spectateurs découvrent leur structure tridimensionnelle et voient comment ils apparaissent différemment dans la vue en lumière visible du télescope Hubble par rapport à la vue en lumière infrarougeinfrarouge du télescope Webb. Le contrastecontraste les aide à comprendre pourquoi nous avons plus d'un télescope spatialtélescope spatial pour observer différents aspects du même objet », explique dans un communiqué de la Nasa Frank Summers, chercheur en visualisation au Space Telescope Science Institute (STScI) de Baltimore, qui a dirigé l'équipe de développement du film Universe of Learning.


    Cette visualisation scientifique explore les piliers emblématiques de la création dans la nébuleuse de l'Aigle et les différentes façons dont les étoiles et la poussière s'entremêlent dans le processus de formation des étoiles. Pour expliquer l'histoire contextuelle et le modèle tridimensionnel de cette nébuleuse, la vidéo utilise des données provenant du télescope spatial Hubble, du télescope spatial Webb, du télescope spatial Spitzer et de l'observatoire à rayons X Chandra. La séquence commence par un zoom de notre Galaxie, la Voie lactée, vers les Piliers de la création, un changement d'échelle de plus d'un facteur 10 000. En cours de route, la distribution générale des étoiles et des nuages de poussière dans le ciel mène aux détails spécifiques de la nébuleuse de l'Aigle en formation d'étoiles. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Hubble Space Telescope

    La Nasa poursuit le commentaire de sa nouvelle vidéo en expliquant que « des ventsvents stellaires et la lumière à haute énergieénergie des jeunes étoiles chaudes au centre de la nébuleuse sont responsables de la création des formes des piliers. La vidéo entre ensuite dans un voyage dans la structure tridimensionnelle des piliers. Sur la base de résultats scientifiques, des astronomes et des artistes ont modélisé cette formation impressionnante en trois dimensions et créé une séquence qui vole au-delà et parmi les piliers. Ce qui peut ressembler à trois piliers connectés dans une image bidimensionnelle se sépare en quatre nuages de poussière d'où s'échappe du gazgaz ionisé. Alors que la caméra virtuelle parcourt le modèle, la vue bascule entre la lumière visible de Hubble et la lumière infrarouge de Webb. Le public se fait une idée des observations contrastées et de la façon dont les télescopes se complètent en sondant différents aspects scientifiques des nuages. Le surnom de Piliers de la création vient du fait que des étoiles se forment au sein de ces nuages. La visite visuelle met en évidence les différentes étapes de la formation des étoiles, notamment une protoétoileprotoétoile intégrée au sommet du pilier central, des jets bipolaires provenant d'une étoile en formation invisible dans la partie supérieure du pilier gauche et une étoile nouveau-née au milieu du pilier gauche ».

     

    Cette image en fausses couleurs du James-Webb présente des régions des Piliers de la création avec une poussière en orange et orange-brun semi-transparente et avec du gaz ionisé en bleu clair sur un fond bleu foncé. © Greg Bacon, Ralf Crawford, Joseph DePasquale, Leah Hustak, Christian Nieves, Joseph Olmsted, Alyssa Pagan et Frank Summers (STScI), NASA's Universe of Learning
    Cette image en fausses couleurs du James-Webb présente des régions des Piliers de la création avec une poussière en orange et orange-brun semi-transparente et avec du gaz ionisé en bleu clair sur un fond bleu foncé. © Greg Bacon, Ralf Crawford, Joseph DePasquale, Leah Hustak, Christian Nieves, Joseph Olmsted, Alyssa Pagan et Frank Summers (STScI), NASA's Universe of Learning
    Dans la version Hubble, les piliers présentent une poussière opaque marron foncé et du gaz ionisé jaune vif sur un fond bleu-vert. © Greg Bacon, Ralf Crawford, Joseph DePasquale, Leah Hustak, Christian Nieves, Joseph Olmsted, Alyssa Pagan et Frank Summers (STScI), NASA's Universe of Learning
    Dans la version Hubble, les piliers présentent une poussière opaque marron foncé et du gaz ionisé jaune vif sur un fond bleu-vert. © Greg Bacon, Ralf Crawford, Joseph DePasquale, Leah Hustak, Christian Nieves, Joseph Olmsted, Alyssa Pagan et Frank Summers (STScI), NASA's Universe of Learning