Depuis plusieurs mois, la comète P12/Pons-Brooks connait, périodiquement, de brusques augmentations de luminosité. Elle prend alors des allures étonnantes. Et les astronomes prévoient aujourd’hui qu’elle sera secouée par une nouvelle explosion dans les heures qui viennent.
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La comète P12/Pons-Brooks. Il en a déjà été question plusieurs fois sur Futura ces derniers mois (voir les précédents articles plus bas). Parce que dans sa course inexorable vers notre Soleil -- elle atteindra son périhélie au printemps prochain --, elle est déjà entrée plusieurs fois en éruption. Et de manière spectaculaire.
Mais ne nous y trompons pas, il s'agit là d'éruptions cryovolcaniques. Qui se produisent lorsque le noyau de glace d'une comète se sublime -- c'est à dire quand il passe d'un état solideétat solide directement à un état gazeux -- sous l'effet de la chaleur. Des éruptions que les astronomesastronomes ont longtemps pensées imprévisibles.
Une éruption tous les 15 jours !
À force d'observations de la comète P12/Pons-Brooks, ils ont toutefois fini par percevoir une tendance. Les explosions semblent se produire tous les 15 jours environ. Une période qui coïncide avec celle de la rotation de la comète. Et qui laisse penser que P12/Pons-Brooks possède un super cryovolcan qui nous offre le spectacle d'une éruption à chaque fois que le soleil se lève sur lui.
La prochaine explosion est ainsi prévue pour ce vendredi 29 ou samedi 30 décembre 2023. Alors, à vos télescopes...
Cette étrange comète qui se rapproche de la Terre n'a de cesse de se transformer sous les yeux des astronomes
Pour la quatrième fois depuis cet été, les astronomes rapportent une brusque augmentation de la luminositéluminosité de la comète 12P/Pons-Brooks, signe d'une émission de gaz résultant de son échauffement au fur et à mesure qu'elle s'approche du Soleil. Si l'activité de la comète avait déjà été remarquée, les astronomes ont documenté ce 14 novembre dernier sa plus grande explosion, lui donnant des allures de sphère en vert nacré.
Article de Gaspard SalomonGaspard Salomon paru le 20/11/2023
Depuis cet été, les astronomes du monde entier s'amusent à observer l'évolution de la comète 12P/Pons-Brooks le long de sa course vers notre Soleil. Pour la quatrième fois, à partir du mois de juillet, la luminosité de la comète s'est soudainement mise à augmenter, la faisant briller avec une magnitudemagnitude 9 dans la constellationconstellation d'Hercule. Selon les astronomes, cette brusque augmentation de luminosité est le signe de son activité de plus en plus turbulente, au fur et à mesure qu'elle s'approche de notre ÉtoileÉtoile.
Jumelles, lunettes ou télescope ? Si vous souhaitez vous mettre à l'observation, on vous dit tout dans ces épisodes de Futura dans les Étoiles. © Futura
Une comète de plus en plus active
La comète 12P/Pons-Brooks revient nous rendre visite tous les 71 ans environ : c'est une comète dite périodique, dont l'orbiteorbite, fortement elliptique, l'amène à se rapprocher du Soleil avant de s'éloigner à nouveau dans les confins de notre Système solaireSystème solaire, à une distance maximale de notre Étoile de 33,8 unités astronomiquesunités astronomiques -- au-delà de l'orbite de NeptuneNeptune. Elle atteindra son point le plus proche du Soleil au printemps 2024, et nous visitera à nouveau en 2094.
Composée entre autres de matériaux glacés, la comète s'échauffe au fur et à mesure qu'elle s'approche du Soleil, entraînant la sublimationsublimation d'une partie de son noyau, qui passe de l'état solide à l'état gazeuxétat gazeux. On parle ici d'activité cryovolcanique : sous l'effet de l'augmentation de la pressionpression, les gaz se creusent un chemin vers la surface de la comète et s'échappent vers l'espace, formant une traînée de gaz et de poussières derrière elle.
Une activité très erratique
Si ses précédents pics d'activité lui avaient donné des allures de monstre à cornes, cette dernière explosion l'a cette fois-ci transformée en une boule vert pâle, traversée par une ligne incurvée de couleurcouleur sombre. L'apparition de cornes était associée à la forme supposée irrégulière du noyau de la comète, et l'explication pourrait également être valable pour la formation de cette étrange structure ; mais certains astronomes proposent d'autres explications, rapporte le site Spaceweather.
La ligne incurvée pourrait en effet être l'ombre d'un panache de gaz spécifique, signe d'un échappement de matièrematière à un endroit localisé à la surface de la comète. Son activité est hautement imprévisible, et son allure peut changer d'une nuit à l'autre ! Il est possible de suivre en direct son emplacement sur le site The Sky Guide.
Cette comète avec des cornes reprend à nouveau son activité volcanique !
Article de Gaspard Salomon, publié le 14 novembre 2023
La comète 12P/Pons-Brooks attire de nouveau le regard des astronomes, gagnant soudainement en luminosité. Déjà connue des férus du ciel, l'activité de la comète avait déjà été observée deux fois, le long de sa trajectoire vers notre Soleil. Son activité volcanique lui donne des allures de monstre à cornes, et fait la joie de ses observateurs.
Pour la troisième fois depuis cet été, les astronomes rapportent une brusque augmentation de la luminosité de la comète 12P/Pons-Brooks, la faisant briller ce 2 novembre dernier avec une magnitude 12 dans la constellation d'Hercule. Signes d'une émission de gaz, résultant de son échauffement au fur et à mesure qu'elle s'approche du Soleil.
Des éruptions cryovolcaniques qui augmentent sa luminosité
Repérée une première fois en 1812 par l'astronome français Jean-Louis Pons, puis redécouverte en 1883 par l'astronome américain William Robert Brooks, 12P/Pons-Brooks est une comète dite périodique, c'est-à-dire qu'elle effectue une orbite complète (ou révolution) dans un intervalle de temps relativement régulier. Comme tous les 71 ans environ, elle s'apprête à atteindre son point le plus proche du Soleil, ce qui tend à la réchauffer au fur et à mesure qu'elle s'approche de notre astreastre.
En se réchauffant, le noyau glacé de la comète se sublime, passant de l'état solide à l'état gazeux. On parle alors d'activité cryovolcanique : les gaz se fraient un chemin vers la surface de la comète et s'échappent vers l'espace, formant une traînée de gaz et de poussières derrière elle qui augmente brusquement sa luminosité. Dans le cas de la comète 12P/Pons-Brooks, la luminosité a été presque multipliée par 100 en seulement quelques jours ! Son allure de monstre à cornes semble être due à la forme irrégulière de son noyau.
Une activité cryovolcanique imprévisible
Au fur et à mesure qu'elle s'approche du point de son orbite le plus proche du Soleil - le périhélie, qu'elle atteindra au printemps 2024 -, on peut s'attendre à ce que l'activité cryovolcanique reprenne à nouveau. Mais son activité est difficile à prévoir, et les astronomes amateurs gardent leurs télescopestélescopes braqués sur ce visiteur.
Après avoir atteint son périhélie, 12P/Pons-Brooks regagnera de nouveau les confins du Système solaire, avec une distance maximale au Soleil (ou aphélieaphélie) de 33,8 unités astronomiques, soit au-delà de l'orbite de Neptune. Elle atteindra à nouveau son périhélie en 2094. Vous pouvez suivre en direct l'évolution de la comète grâce au guide The Sky Guide, ainsi que sa position actuelle dans notre Système solaire.
Les métamorphoses spectaculaires de cette comète font la joie des amoureux de Star Wars !
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, publié le 17 octobre 2023
Au mois de juillet dernier, la comète P12/Pons-Brooks avait attiré l'attention des astronomes en gagnant brusquement en luminosité. Le résultat d'une éruption, expliquaient alors les chercheurs. Et voici qu'elle vient de récidiver. Une fois de plus, elle s'est parée de drôles de cornes de glace qui lui font ressembler au Faucon millenium.
La comète P12/Pons-Brooks avait déjà fait parler d'elle cet été. Alors qu'elle poursuivait tranquillement sa route en direction de la Terre -- elle devrait atteindre son point le plus proche du Soleil en avril 2024 --, sa luminosité avait brusquement augmenté de manière spectaculaire. En cause, une explosion qui s'était produite à sa surface.
Des éruptions à répétition sur la comète cryovolcanique
Ou plutôt devrait-on parler d'éruption. Car la comète P12/Pons-Brooks est ce que les astronomes nomment une comète cryovolcanique. Elle peut entrer en éruption lorsque le Soleil réchauffe son cœur. La pression monte alors jusqu'à ce qu'un nuagenuage de glace soit éjecté vers l'espace à travers des fissures dans la croûtecroûte de la comète.
C'est ce qui était arrivé à P12/Pons-Brooks au mois de juillet dernier. Et une fois de plus ce 5 octobre dernier, ont annoncé des chercheurs de la British Astronomical Association. Après une nouvelle éruption, les astronomes ont noté que la comète était devenue des dizaines de fois plus brillante. Dans les jours qui ont suivi, elle s'est de nouveau retrouvée affublée de sortes de cornes.
Des cornes dues à une forme irrégulière de la comète
Les chercheurs estiment que la forme particulière que prend la comète P12/Pons-Brooks au moment de ces éruptions -- une forme qui fait forcément penser à celle du Faucon millenium de Star Wars -- est due à une irrégularité de la forme de son noyau. Lors de l'éruption du mois de juillet, sa comacoma s'était ainsi élargie jusqu'à atteindre 7 000 fois la taille dudit noyau. Et, même si les chiffres ne sont pas encore tombés, cette éruption-là semble avoir été deux fois plus intense.
Alors qu'elle s'approche de plus en plus de notre Soleil, la comète P12/Pons-Brooks devrait connaître davantage d'éruptions de ce genre.
La Faucon millenium photographié dans l’espace ? Non, une comète géante qui a explosé !
Article de Dorian Schaepmeester paru le 30/07/2023
Un événement inattendu a surpris les astronomes observant la constellation du Dragonconstellation du Dragon au cours des derniers jours. La comète P12/Pons-Brooks connaît une soudaine augmentation de son éclat, possiblement dû à une explosion : le halo de l'astre se voit désormais paré d'une paire de « cornes » lumineuses.
Une « comète avec des cornes ». C'est le surnom attribué par les médias anglo-saxons à la comète 12P/Pons-Brooks depuis le 19 juillet. Ce jour-là, des astronomes à travers le monde admiraient une explosion à la surface du corps céleste, augmentant grandement et soudainement sa luminosité. L'événement s'est déroulé sur le noyau cométaire de 12P/Pons-Brooks, d'un diamètre de 34 kilomètres sur 12 (soit des dimensions similaires à la comète de Halleycomète de Halley). Son éclat s'est accru, surpassant de cinq fois sa moyenne habituelle. Des internautes, grâce au projet Virtual Telescope, ont photographié la comète : cette dernière présente désormais une particularité, la surbrillancesurbrillance formant deux aspérités pointues, semblables à des cornes. Traversant le Système solaire et se trouvant actuellement à 3,9 unités astronomiques (environ 448 millions de kilomètres), bien au-delà de Mars, la magnitude apparentemagnitude apparente de 12P/Pons-Brooks est passée de 16,6 à 11,6 lors de l'explosion. Se maintenant à une magnitude de 11,6, la comète reste invisible à l'œilœil nu. Elle est néanmoins perceptible avec une lunette astronomique ou un télescope.
Approche imminente aux abords de la Terre
Possiblement observée aux XIVe et XVe siècle, P12/Pons-Brooks est formellement identifiée par l'astronome français Jean-Louis Pons en 1812. Avec une trajectoire elliptique, la période orbitalepériode orbitale de la comète est de 71 ans. En avril 2024, elle devrait atteindre son périhélie, soit son point le plus proche du Soleil. Elle approchera les environs de la Terre quelques jours plus tard : elle sera alors potentiellement visible dans le ciel nocturnenocturne, atteignant hypothétiquement une magnitude de 4,5.
Avis aux astronomes de l'hémisphère nordhémisphère nord, P12/Pons-Brooks se situe actuellement dans la « tête » de la constellation du Dragon, à proximité de la Petite Ourse. Au vu de sa faible magnitude, la comète n'est visible qu'avec de puissants télescopes. Pour les plus patients, il faudra attendre onze mois pour admirer l'objet qui illuminera pendant quelques jours la voûte céleste, d'avril à juin 2024.