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Vue d'artiste de la sonde européene Eddington.crédit : ESA. Illustration par Medialab.
La mission Eddington devait permettre de rechercher des planètes similaires à la Terre
La mission Eddington visait deux objectifs aussi remarquables que pertinents eu égard aux préoccupations majeures des astronomesastronomes. Il s'agissait d'abord de rechercher des planètes de type terrestre en dehors du système solaire - observations capitales pour nous permettre d'en savoir plus sur l'apparition de la vie, de mieux comprendre comment nous en sommes arrivés à vivre sur cette planète et de détecter d'autres milieux propices à la vie. Il s'agissait également d'emboîter le pas aux activités du satellite de recherche solaire SOHOSOHO(projet ESA avec la NASA), qui « ausculte » les étoiles par des techniques d'astrosismologie. A plus long terme, toutefois, l'abandon d'Eddington ne dissuadera pas l'ESA de poursuivre les grands objectifs auxquels ce projet aurait contribué.
La suppression de l'atterrisseur de la mission BepiColomboBepiColombo constitue également un coup dur du point de vue scientifique. Cette décision n'empêchera certes pas l'ESA, conjointement avec l'agence spatiale japonaiseagence spatiale japonaise JAXA, de lancer deux véhicules spatiaux qui graviteront en orbite autour de MercureMercure, mais l'observation de la « vérité terrain » par l'atterrisseur représente incontestablement une grosse perte. L'atterrissage d'un engin sur une planète aussi proche du SoleilSoleil n'est toutefois pas chose aisée ; il s'est avéré un peu trop ambitieux dans les circonstances actuelles. Le fait est que l'Europe vient probablement de perdre l'occasion de faire figure de pionnière dans ce domaine.
L'échec du lancement d'Ariane 5 10 tonnes en ligne de mir
Le Conseil de l'ESA a bien cerné les causes de ces problèmes lors de sa session de juin 2003. Il lui avait fallu faire face à de soudains aléas financiers au printemps 2003, dont le plus tangible et le plus médiatisé, l'immobilisation du lanceurlanceur Ariane-5 en janvier 2003, s'était traduit par un report des lancements de RosettaRosetta et Smart-1. Un emprunt de 100 millions d'euros a été accordé à titre provisoire, avec obligation de remboursement sur les ressources actuelles avant la fin 2006.
Le SPC s'est ainsi trouvé pris dans un étau. Il lui a fallu limiter de façon radicale des lancements de missions imminents et éviter toute hausse de l'enveloppe globale du programme. Avec les décisions prises cette semaine, le SPC a adapté le contenu du programme Vision cosmique aux possibilités financières du programme qui s'imposaient à lui et non aux ambitions de la communauté scientifique.
A l'issue de ses débats prolongés et douloureux, le SPC en est venu à la conclusion qu'une seule nouvelle mission pouvait être mise en route à ce stade. Il s'agit de la mission LISALISA Pathfinder, précurseur technique de LISA, premier observatoire mondial d'astronomie conçu pour l'étude des ondes gravitationnellesondes gravitationnelles. Le lancement de la mission LISA proprement dite (à réaliser en coopération avec les Etats-Unis) est prévu en 2012.
Vision cosmique, appelé à durer jusqu'en 2012, est un programme évolutif qui doit pouvoir s'adapter en permanence aux disponibilités budgétaires mais aussi répondre aux attentes de la communauté scientifique ainsi qu'à l'évolution des technologies. Dans ce contexte, le SPC s'est efforcé d'optimiser l'efficacité de ce programme dans toutes les disciplines, en préservant des projets ambitieux mais financièrement réalistes. Il n'en reste pas moins vrai que de nombreux chercheurs européens nourrissent des ambitions que Vision cosmique n'est pas en mesure de satisfaire.