L'étude du Soleil peut être facilitée en l'éclipsant et l'ESA, l'Agence spatiale européenne, se prépare à lancer une mission novatrice consistant à créer une éclipse artificielle en positionnant deux satellites en formation autour de notre Étoile. Une première dans l'étude du Soleil !
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Nous avons tous vu des images de la dernière éclipse solaire en Amérique du Nord. Cet événement exceptionnel est d'un grand intérêt pour étudier notre Étoile, mais il est rare sur Terre. Heureusement, il existe un instrument scientifique pour occulter artificiellement le disque solaire et ainsi étudier la couronne et l'exosphèreexosphère du Soleil.
Comment fonctionnent les éclipses ? Franck Menant vous explique tout dans cet épisode de Futura dans les Étoiles. © Futura
La mission Proba 3
Les missions Proba de l'ESA sont avant tout des missions de démonstration technologique. En l'occurrence, Proba 3 testera la capacité de deux satellites à voler en formation et à se positionner l'un par rapport à l'autre de façon extrêmement précise.
Les deux satellites Proba 3 se positionneront par rapport au Soleil de sorte que l'ombre du premier satellite soit projetée sur le second. Le Soleil sera ainsi éclipsé par le premier satellite ! Une telle manœuvre demande beaucoup de précision dans la capacité des satellites à se repérer, s'orienter, et à bouger.
Le plus grand coronographe de l’Univers ?
Les deux satellites seront distants de 144 mètres l'un de l'autre. Cette configuration leur permettra de créer un coronographe d'une longueur totale de 144 mètres. La longueur est d'un intérêt crucial car elle permettra de voir des détails aux bords du disque solaire comme on l'a très rarement vu.
Bien sûr, la Lune se trouvant à 384 000 kilomètres de nous, la précision des images est bien meilleure. Mais c'est un événement rare, court (5 à 10 minutes), et la plupart du temps hors de portée des bons instruments d'observation solaire trop difficiles à transporter. La mission Proba 3 permettra de faire des occultationsoccultations de plusieurs heures.
Ce n'est pas la première fois que l'ESA envisage d'utiliser des satellites en formation pour agrandir considérablement la taille d'infrastructures scientifiques. L'agence compte déployer en 2032 la mission Lisa pour construire en orbiteorbite le plus grand interféromètreinterféromètre laserlaser de la Terre pour détecter les ondes gravitationnellesondes gravitationnelles. Proba 3 décollera en septembre prochain.