au sommaire
Geoff Marcy de l'Université de Californie et Paul Butler du Carnegie Institution of Washington ont publié les données de leur découverte dans le prochain numéro de la revue Astrophysical Journal. Les deux scientifiques ont effectué leur découverte en utilisant une méthode particulière (Doppler-shift) qui permet de visualiser la faible oscillation d'une étoile causée par la gravité d'une planète qui tourne autour d'elle. Les deux nouvelles planètes extra-solairesextra-solaires n'ont donc pas été "vues" directement mais leur présence a été détectée avec certitude.
La planète gravitant autour de l'étoile 55 Cancri (qui héberge déjà 3 planètes gazeuses géantes) serait 18 fois plus grosse que la Terre, soit à peu près de la taille de NeptuneNeptune dont la masse est de 17 fois celle de notre planète. Elle tourne autour de son étoile à 5,7 millions de kilomètres de distance en 2,81 jours terrestres ! « Elle pourrait être composée, de roche et de fer, ou bien de roche et de glace et peut-être posséder ou non une atmosphèreatmosphère, nous ne le savons pas » a déclaré Geoff Marcy.
Vue d'artiste de la planète découverte autour de l'étoile 55 Cancri (crédit : NASA)
La seconde planète découverte autour de l'étoile Gliese 436 est plus massive, environ 25 fois la masse de la Terre. Elle gravite autour de son étoile en seulement 2,64 jours terrestres. Cette planète pourrait être gazeuse, cependant, sa masse encore assez faible peut laisser envisager « un cœur de glace avec une épaisse enveloppe d'hydrogènehydrogène et d'héliumhélium ». Ou bien il pourrait s'agir de « roche et de fer comme MercureMercure » avance le scientifique G. Marcy. Présentant tout le temps le même « visage » à son étoile (comme la LuneLune par rapport à la Terre), la planète de Gliese 436 effectue donc sa révolution autour de son étoile en même temps que sa rotation sur elle-même. Sur la face éclairée de la planète, la température pourrait atteindre 377°C et 0°C sur la face à l'ombre, cependant, si la planète en question possède une atmosphère assez épaisse, la surface entière de la planète pourrait être à une température chaude.
Ces deux nouvelles planètes ont « des diamètres comparables à celui de la Terre » (environ 2 fois celui de la Terre) a assuré le scientifique de l'Université de Californie. « Avec ces deux planètes, nous sommes prêts pour la prochaine étape, c'est-à-dire trouver des planètes ayant vraiment la masse de la Terre » a-t-il poursuivi.
La découverte de ces deux nouvelles planètes de petites tailles intervient une semaine après l'annonce, par une équipe de scientifiques européens, d'une planète qualifiée de « super-Terresuper-Terre », soit 14 fois plus massive que notre planète. Orbitant autour de l'étoile Mu Arae, cette planète est donc toujours la plus légère découverte à ce jour. Elle pourrait être constituée d'un corps rocheux et d'une fine atmosphère, cependant, même s'il s'agit d'une hypothèse probable comme dans le cas des deux autres planètes, les scientifiques ne sont pas en mesure de l'affirmer. Tout dépend en effet de la façon dont ces planètes se sont formées : se sont-elles formées loin de leur étoile puis ont-elles peu à peu migré vers leur position actuelle ou ont-elles toujours été là où les astronomesastronomes les ont détectées ?
Cette illustration permet de comparer la taille des planètes découvertes avec celle de la Terre et de Jupiter. Si les planètes détectées sont rocheuses (rose), leur diamètre serait plus petit qui si elles sont gazeuses (bleu). (crédit : NASA)
Il reste encore du pain sur la planche aux scientifique pour comprendre exactement la formation des systèmes extra-solaires. Quoi qu'il en soit, ces découvertes de planètes de moins en moins massives sont très encourageantes pour la suite de la recherche des exoplanètesexoplanètes. « Nous avions découvert des JupitersJupiters et des SaturnesSaturnes et maintenant nous avons trouvé des Neptunes » a fait remarquer Geoff Marcy. « Le prochain objectif ce sont d'autres Terres ». Reste à savoir dans combien de temps encore !
Il y a 9 ans, aucune planète n'avait été détectée hors de notre système solairesystème solaire. C'est en 1995 que la première exoplanète a été découverte par l'équipe de Michel Mayor à l'Observatoire de haute Provence. Sa masse était d'environ 159 fois celle de la Terre (soit la moitié de celle de Jupiter), 9 ans après les scientifiques sont en mesure de détecter des planètes de 14 masses terrestres... Qu'en sera-t-il dans les prochaines années ?
Les excellents résultats obtenus grâce aux télescopestélescopes terrestres augurent du mieux pour les résultats que pourront nous offrir les télescopes qui seront prochainement envoyés en orbiteorbite terrestre et dont la mission sera précisément de rechercher une planète semblable à la Terre. Le Kepler Observatory de la NASANASA, prévu pour 2007, et la mission COROTCOROT prévue pour 2006 auront cette tâche précise pour mission.