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- Admirez les comètes en image
Les astronomesastronomes amateurs sont-ils en train de redevenir des chasseurs de comètes ? Jusqu'à la fin des années 1970 ils étaient souvent les auteurs de belles découvertes cométaires, certains observateurs passant leurs nuits à balayer consciencieusement la voûte céleste avec leurs instruments dans l'espoir d'y accrocher leur nom. Puis, peu à peu, les réseaux de télescopes professionnels automatisés ont pris le dessus.
Ces instruments sont capables pour certains de passer la totalité du ciel au peigne fin en une seule nuit, dans le but de détecter tous les astres mobilesmobiles jusqu'à la magnitude 15, en particulier les astéroïdes susceptibles de s'approcher un peu trop près de la Terre (à l'instar de 2005 YU55 qui a fait son show dans le ciel terrestre la nuit du 8 au 9 novembre dernier). Ils laissent donc en principe peu de chances aux amateurs de faire encore des trouvailles.
Une photo du Soleil prise derrière le coronographe de Soho le 14 décembre 2011 à 10 h 32 en heure française : la traînée blanche en bas de l'image est la trace de la comète Lovejoy, en train de s'approcher du Soleil, qu'elle devrait raser demain à 140.000 kilomètres avant de s'en éloigner... à moins qu'elle ne sorte pas du piège ! © Soho
Ils n'ont pourtant pas empêché trois d'entre eux de découvrir les deux plus belles comètes de ces trente dernières années, Hale-Bopp en 1995 et Hyakutake l'année suivante. Depuis, les comètes semblaient devenues inaccessibles aux amateurs...
Mais non ! Fin novembre, la Française Claudine Rinner découvrait P/2011 W2 à l'aide de son télescope de 50 centimètres de diamètre installé dans l'Atlas marocain. Le 2 décembre, un autre amateur, l'Australien Terry Lovejoy, dénichait un nouvel astre chevelu, C/2011 W3.
L'astronome amateur française Claudine Rinner a découvert « sa comète » à la fin du mois de novembre 2011. © C. Rinner
Spectacle et suspense
La comète Lovejoycomète Lovejoy fait partie du groupe de Kreutz, des comètes qui circulent à proximité du SoleilSoleil. Leurs orbitesorbites similaires laissent penser qu'elles proviennent toutes de la fragmentation d'une comète géante qui se serait produite au XIIe siècle. Beaucoup de ces « comètes sungrazers » finissent dans la fournaise solaire, parfois sous la caméra du satellite SDO. Il s'agit en général de petits morceaux d'une dizaine de mètres, alors que C/2011 W3 est actuellement créditée d'un diamètre de 200 mètres !
Du coup les astronomes s'interrogent sur ce qui va se produire le 15 décembre lorsque la comète Lovejoy passera à 140.000 kilomètres de la surface de notre étoileétoile. Va-t-elle se vaporiser ou parviendra-t-elle à franchir cette périlleuse étape ? Dans le second cas, C/2011 W3 pourrait devenir un astre très brillant de magnitude négative posé à l'aubeaube sur l'horizon est dans les jours qui suivront.
Un spectacle qui ne profitera qu'aux observateurs de l'hémisphère sudhémisphère sud... Les autres pourront se consoler en suivant dans les heures qui viennent le passage de l'astre chevelu dans le coronographecoronographe du satellite solaire Soho.