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Une vue d'artiste du satellite Corot. Crédit : Cnes/D.Ducros
On se souvient de la surprise qu'a représenté la découverte des Jupiter chauds dans la seconde moitié des années 1990. Alors que les modèles numériquesmodèles numériques de naissance de systèmes planétaires prédisaient la formation des planètes gazeuses à de grandes distances des étoiles, en conformité avec les observations de notre propre système solaire, la majeure partie des exoplanètes détectées orbitaient à des distances inférieures à celle de la planète MercureMercure.
Les théoriciens se sont donc mis au travail et ont proposé de possibles mécanismes de migration des géantes gazeusesgéantes gazeuses en direction de leurs étoiles hôtes. L'une des idées les plus en vogue faisait intervenir une interaction entre le disque protoplanétairedisque protoplanétaire interne et les géantes qui seraient au final plus attirées en direction de l'étoile centrale que par la partie externe du disque.
Des planètes qui interagissent entre elles avant de trouver leur place
Ce modèle de migration serait parfaitement recevable si l'on n'avait pas découvert que plus de 25% des exoplanètes connues présentent des orbitesorbites inclinées à plus de 30° par rapport au plan perpendiculaire à l'axe de rotation de l'étoile centrale. L'orbite de la Terre, qui possède le plan orbital le plus incliné du système solaire, ne l'est que de 7,1°. Or le modèle dominant expliquant la migration des géantes semble imposer une faible inclinaison de leurs orbites.
La situation est peut-être même pire car ce pourrait bien être 50% des exoplanètes gazeuses qui possèdent un plan orbital fortement incliné, comme dans l'exemple de HAT-P-7b. Il faut donc faire intervenir d'autres mécanismes de migration et l'un d'entre eux repose sur des interactions gravitationnelles entre des planètes lors de rencontres rapprochées.
Comme il l'explique dans un article court publié dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, un groupe d'astronomesastronomes, dont plusieurs sont français, pense que l'observation d'une inclinaison de près de 77° pour l'exoplanète géante CorotCorot-Exo-1b contribue à faire pencher la balance en direction du mécanisme d'interaction gravitationnelle entre planètes, et pas entre planètes et disque, pour expliquer la migration des planètes géantesplanètes géantes.
Comme son nom l'indique, Corot-Exo-1b a été découverte par le satellite Corot. Mais l'inclinaison orbitaleorbitale de cette exoplanète, dont la massemasse est de l'ordre de celle de Jupiter et tournant sur une orbite circulaire d'une période de seulement 1,5 jour, a été mesurée grâce au spectrespectre de son étoile étudié à l'aide des instruments du télescopetélescope KeckKeck, à Hawaï.