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De la même manière qu'Auguste ComteAuguste Comte s'était complètement trompé au XXième siècle en prédisant que l'on ne connaîtrait jamais la température et la composition des astres faute de ne pouvoir y aller, un astrophysicienastrophysicien qui aurait affirmé que les champs magnétiques d'autres galaxies resteraient éternellement inobservables aurait vu son opinion fermement démentie par l'utilisation de l'effet Faraday. Grâce à lui, nous pouvons détecter et mesurer l'intensité d'un champ magnétique dans les espaces interstellaires, et même intergalactiques, simplement en observant les changements de polarisation sur la lumière quand elle traverse un tel champ.
C'est ainsi qu'il y a presque 60 ans, on découvrit l'existence d'un champ magnétique à l'échelle de la Voie Lactée puis, rapidement, dans les autres galaxies. Bien évidemment, les astrophysiciens ne tardèrent pas à proposer des explications pour l'existence de tels champs.
La solution la plus couramment adoptée, mais établie sans grande conviction ni bases observationnelles vraiment convaincantes, est celle d'une lente formation à partir de l'effet dynamoeffet dynamo dans le plasma conducteur interstellaire. Mais d'autres théories ont été proposées, comme celle d'un champ magnétique primordial dans le cadre des solutions cosmologiques anisotropesanisotropes des équationséquations d'EinsteinEinstein couplées à des fluides et aux équations de Maxwelléquations de Maxwell.
Des champs trop forts
De façon intéressante, la théorie des cordesthéorie des cordes, et notamment celle du pré-Big-BangBig-Bang de Veneziano-Damour-Gasperini, implique naturellement la création tôt dans l’histoire de l’Univers de champs magnétiques à l'échelle des galaxies et même au-delà. Toutes ces théories spéculatives sont cependant aujourd'hui laissées de côté mais il faudra peut-être y revenir si l'on en croit les travaux aujourd'hui publiés dans Nature par un groupe d'astronomesastronomes parmi lesquels Simon Lilly, professeur à l'Institut d'astronomie de la célèbre ETH de Zurich où enseignèrent Einstein, Weyl et Pauli.
Les astronomes ont étudié la propagation de la lumière émise par 76 quasarsquasars lorsque l'UniversUnivers n'avait qu'un tiers de son âge actuel qui est, rappelons-le, de 13,7 milliards d'années. A partir des raies d'absorptionabsorption du magnésiummagnésium et de l'effet combiné des champs magnétiques des galaxies s'interposant entre ces quasars et nous, il a été possible de conclure que même dans un passé lointain, les champs magnétiques des galaxies étaient déjà forts. Leur valeur serait comparable à celle du champ de notre Voie Lactée, c'est-à-dire 10 microgauss environ, soit un million de fois plus faible que la force du champ magnétique terrestre.
Une telle valeur est en contradiction avec une amplification lente au cours du temps de faibles champs magnétiques par un effet dynamo. Soit ce n'est pas le mécanisme à l'origine des champs galactiques, soit celui-ci doit être révisé pour s'appliquer aux galaxies...