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En ce début de XXIe siècle, certains se sentent déçus de ne pas voir la recherche publique réaliser les rêves diffusés par la science-fiction des années 1960 et 1970. Le Système solaire n'est toujours pas colonisé et nous n'avons pas détecté de civilisation extraterrestre. Le programme Seti n'a toujours rien donné et l'ISSISS fait pâle figure face aux stations spatialesstations spatiales ou aux bases sur la Lune rêvées par Arthur Clarke.
C'est probablement en partie pour échapper à une certaine frustration que des hommes comme Elon MuskElon Musk ou Peter Diamandis ont créé SpaceX et Planetary Resources Inc, des sociétés privées qui se proposent d'aller sur Mars ou d'exploiter les richesses des astéroïdes.
Des biosignatures aux technosignatures
Des jeunes chercheurs passionnés par l'exobiologie et qui ont grandi avec la série Cosmos de Carl Sagan dans les années 1980 ne sont visiblement pas en reste. Ils ont lancé plusieurs initiatives privées sur la Toile (dont le Blue Marble Space Institute of Science et le Social Action for a Grassroots Astrobiology Network, ou Sagan) fédérées autour de la société Blue Marble Space.
Ils cherchent des fonds, en particulier pour faire progresser l'exobiologie ou, comme on dit dans les pays anglo-saxons, l'astrobiologieastrobiologie. Un des projets pour lesquels ils font un appel aux dons concerne la détection de technosignatures dans l'atmosphèreatmosphère des exoplanètes.
Une vue d'artiste de Mars rendue habitable par la terraformation. Elle possède à nouveau des océans et son atmosphère pourrait être remplie de CFC pour assurer un fort effet de serre. © Daein Ballard
On sait qu'il doit exister des milliards de superterres dans la Voie lactée et nous somme près de posséder les instruments nécessaires pour analyser la composition chimique des atmosphères de ces superterressuperterres. On pourrait bien sûr y chercher des biosignatures inspirées de celles de la vie sur Terre. Mais on ne peut jamais être sûr que la vie n'a pas pris un chemin très différent de celui parcouru sur notre planète. On peut donc douter de la pertinence de la recherche de ces biosignatures terriennes sur d'autres mondes.
La terraformation trahie par des gaz à effet de serre
Il n'en est pas de même pour les effets sur l'environnement d'une technologie avancée, notamment si une civilisation extraterrestre pollue sa planète avec des émissionsémissions de gazgaz que l'on ne rencontre pas dans l'environnement naturel. Bien sûr, on peut penser qu'une telle civilisation ne tarderait pas à passer de l'adolescenceadolescence à l'âge adulte en quelques siècles et que ces traces de gaz ne seraient plus visibles. Toutefois, elle utilise peut-être volontairement des gaz comme les chlorofluorocarbures (CFCCFC) pour réaliser une terraformation.
Ces gaz, caractéristiques d'une civilisation technologique et d'elle seule, sont des gaz à effet de serregaz à effet de serre des milliers de fois plus puissants que le dioxyde de carbonedioxyde de carbone. Sur la trajectoire qui emmène peut-être vers une sphère de Dyson, une civilisation extraterrestre doit probablement décider de rendre habitables des planètes autour de son étoileétoile. Nous pourrions décider de le faire avec Mars, même si, dans ce cas précis, l'opération serait douteuse. Mars étant trop petite pour garder longtemps une atmosphère, l'eau liquideliquide dans ses nouveaux océans finirait par s'évaporer dans l'espace elle aussi.
Dans un premier temps, les chercheurs du Blue Marble Space Institute of Science vont se contenter de construire des modèles informatiques de la chimiechimie et du climatclimat d'une planète en train d'être terraformée. D'ici une quinzaine d'années, lorsque des télescopestélescopes seront en mesure d'analyser la composition chimique des atmosphères des superterres, peut-être que ces modèles nous permettront de découvrir que nous ne sommes pas seuls dans la Voie lactée.