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C'est officiel, le cap symbolique des mille exoplanètes découvertes a été dépassé le 22 octobre 2013. Sur le compteur de l'Encyclopédie des planètes extrasolaires (Extrasolar Planets Encyclopedia), on peut lire 1.010 planètes confirmées en orbite autour d'autres étoiles que notre Soleil. Plus de 3.500 candidates attendent d'être validées.
Pour les uns, la chasse aux planètes extrasolaires s'est ouverte de manière inattendue en 1992 avec la détection, à l'observatoire d'AreciboArecibo, de deux planètes autour du pulsar PSR B1257+12, restes de supernovarestes de supernova situés à environ un millier d'années-lumièreannées-lumière de nous. Au cours des années qui vont suivre, les chercheurs iront de surprise en surprise, contraints de battre en brèche plusieurs de leurs modèles et représentations du monde. Pour les autres, tout a vraiment commencé en 1995 avec l'annonce par les astronomesastronomes suisses Michel Mayor et Didier Queloz de la découverte d'une planète géanteplanète géante moitié moins massive que notre JupiterJupiter en orbite autour de l'étoile 51 dans la constellation de Pégaseconstellation de Pégase (Pegasi 51). C'est la première exoplanète jamais identifiée autour d'une étoile semblable au Soleil. L'équipe fut très étonnée de mettre la main dessus aussi vite.
En effet, à cette époque, on s'attendait à débusquer principalement des planètes géantes et massives gravitant en une dizaine d'années autour de leur étoile-hôte, à l'instar de notre Jupiter (12 ans). Or, avec une période de révolutionpériode de révolution de seulement 4,2 jours, Pegasi 51 b sème le doute dans la communauté scientifique. Cette découverte réalisée à l'Observatoire de Haute-Provence (OHP), loin d'être une anomalieanomalie, valut d'ailleurs à ses auteurs de vives et sulfureuses critiques de la part de nombreux collègues. Toutefois, les découvertes de nouveaux mondes se succédaient les mois suivants, si bien que tous finirent par accepter l'évidence.
Tableau périodique des 1.010 exoplanètes connues appartenant à 769 systèmes extrasolaires. © Planetary Habitability Laboratory, University of Arecibo at Puerto Rico
La pluralité des mondes
Depuis, les explorateurs se sont multipliés avec, dans leurs besaces, des prises toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Pléthore de Jupiter chauds, de superterressuperterres (planètes rocheusesplanètes rocheuses de massesmasses intermédiaires entre la Terre et Jupiter) et, plus récemment et non des moindres, des planètes autour d'étoiles doubles voire triples, des copies de la Tatooine que l'on voit dans la saga La Guerre des étoiles...
Dans la mêlée, les astronomes en ont identifié une vingtaine, qui naviguent dans la zone habitable de leur étoile. Pour l'instant, pas une seule ne ressemble à la Terre.
À la chasse aux exoplanètes avec Harps, Corot et Kepler
Au cours de la dernière décennie, les découvertes se sont accélérées avec de nouveaux instruments, plus sensibles que jamais, tels que le spectrographespectrographe Harps de l'Eso, installé au foyerfoyer du télescopetélescope de 3,6 m à l'observatoire de La Silla, qui a permis de débusquer les premières superterres, ou encore des télescopes dédiés à cette chasse comme Corot (Esa) et Kepler (NasaNasa).
En l'espace de quelques années, ce dernier a fait une moisson stupéfiante. Cherchant par la méthode du transittransit dans la seule direction de la constellation du Cygne (une portion couvrant 0,28 % du ciel étoilé), le télescope spatialtélescope spatial Kepler a récolté 156 planètes. Hélas, une panne le rend désormais inutilisable, mais l'immense base de donnéesbase de données offre d'alléchantes perspectives aux chercheurs. La dernière en date (24 octobre 2013) est la confirmation d'un système de sept planètes découvert autour de KOI-351, une étoile légèrement plus grosse et massive que notre Soleil, distante de 2.722 années-lumière. Plus de 2.700 planètes prises dans les filets de Kepler attendent d'être confirmées.
Comparaison des tailles et masses des 12 planètes extrasolaires potentiellement habitables confirmées, avec celles de Jupiter, Neptune, la Terre et Mars. © Planetary Habitability Laboratory, University of Arecibo at Puerto Rico
Bien sûr, une des grandes motivations qui anime cette quête est la découverte d'une exoterre dans la zone habitable de son étoile. Les plus optimistes l'envisagent dans un avenir proche, à l'horizon 2015. Pour patienter d'ici cet événement, on se souviendra que des statisticiens, qui s'appuient sur le catalogue des exoplanètes, estiment que la Voie lactée abrite des dizaines de milliards de planètes de moins de dix masses terrestres. Nul doute que beaucoup de surprises nous attendent en chemin.