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Japet en UV (Crédit : NASA).
(Crédit : NASA/JPL).
JapetJapet est en effet bien singulier, avec sa longue montagne tout le long de son équateuréquateur qui le fait ressembler à une noixnoix, et surtout ses deux faces dont l'une est blanche comme la neige et l'autre noire comme le charboncharbon, comme le mentionnait Arthur Clarke dans son roman 2001. Un survolsurvol à une distance 100 fois plus faible que lors de la première rencontre de Cassini avec cette lune en 2004 s'imposait donc.
Les planétologues voudraient bien connaître les mécanismes responsables de son aspect. Une des premières questions à résoudre est celle de savoir si cette étrange dissymétrie de couleurs provient de l'intérieur ou de l'extérieur de Japet. Dans la seconde alternative, bien des hypothèses ont été proposées et, en ce qui concerne la chaîne montagneuse courant tout le long de sa surface, certains se sont même demandés si elle ne résultait pas d'une ancienne orbite peut-être chaotique de Japet, qui l'aurait fait pénétrer à l'intérieur des anneaux de Saturne.
Toujours en ce qui concerne les teintes de la surface de Japet, la zone sombre est par endroits légèrement rouge, un peu comme ce qu'on observe sur Hypérion, le satellite à l'orbite, elle, incontestablement chaotique de Saturne et qui exhibe des traces d'un événement violent. Peut-être l'origine des matériaux rouges de Japet s'y trouve t-elle ?
L'analyse de la surface
Autant dire que bien des instruments à bord de Cassini vont être mis à contribution pour scruter sa surface à différentes longueurs d'ondes et en déterminer la composition. En particulier, certains pensent que le matériaumatériau composant la face sombre pourrait être constitué d'hydrocarbones aromatiquesaromatiques polycycliques, des composés organiques abondants dans les comètescomètes et les poussières interstellairespoussières interstellaires, et dont on croit qu'ils ont joué un rôle important dans l'apparition de la Vie sur Terre.
Les chercheurs seront aussi à l'affût de possibles éruptions avec des panaches de gazgaz ou de glace, comme sur Encelade, et chercheront à détecter une mince atmosphèreatmosphère. Mais ce qui sera sans doute l'élément marquant de ce survol, c'est l'emploi du radar à synthèse d'ouverturesynthèse d'ouverture de Cassini, que la sonde avait déjà utilisé pour percer les nuagesnuages de TitanTitan. A la différence qu'ici, on possède déjà des images assez détaillées de la surface de Japet. La comparaison des deux types d'observations devrait aider, non seulement à mieux comprendre ce qui se passe sur Titan, mais aussi à servir de base pour améliorer d'autres futures études en ondes radio des corps glacés du système solairesystème solaire.