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Le VLT au Soleil couchant. Crédit : Sylvie Robbe-Dubois, Yves Bresson et Alain Delboubé
Afin de détecter le faible rayonnement infrarouge en provenance des étoiles et des exoplanètes, les instruments du télescope Spitzer sont refroidis grâce à 360 litres d'héliumhélium superfluidesuperfluide, une quantité suffisante pour cinq années de fonctionnement. En particulier, son miroirmiroir en bérylliumbéryllium doit être maintenu à une température de 5,5 K et d'autres parties à 1,4 K. Aujourd'hui, les réserves d'hélium de ce satellite lancé en 2003 sont sur le point de s'épuiser. Le bruit thermique implacable ne rendra pas le télescope aveugle mais, bien pire, il l'éblouira. En effet, la lumièrelumière infrarouge en provenance des astresastres sera noyée par le propre rayonnement thermiquerayonnement thermique du satellite.
Spitzer a permis de faire des découvertes magnifiques dans bon nombre de domaines, en particulier celui des exoplanètes et de leurs atmosphères. L'éblouissement inéluctable de ce télescope spatialtélescope spatial ne marquera pourtant pas la fin de ces observations. Les progrès des instruments et des techniques de traitements d'images sont tels que des instruments au sol sont désormais capables de rivaliser, dans certains cas, avec les télescopes mis en orbiteorbite il y a plusieurs années pour s'affranchir des limites de l'atmosphèreatmosphère terrestre, en particulier celle de la turbulenceturbulence.
OGLE-TR-56b presque éclipsée par son étoile hôte (vue d'artiste). Crédit : David Sing
600 images pour 3000 photons
Des raies d'absorptionabsorption dans la lumière d'étoiles témoignant de la présence d'une atmosphère autour de planètes gravitant autour d'elles avaient déjà été observées depuis le sol. On vient de faire mieux. Pour la première fois, c'est l'émissionémission thermique propre de certaines exoplanètes qui a pu être observée. Il s'agit de celle de deux Jupiter chaudsJupiter chauds de grandes tailles orbitant assez près de leurs soleilssoleils, une prouesse réalisée par deux groupes indépendants d'astronomesastronomes.
Le premier groupe est composé de David Sing, qui travaille à l'IAS de Paris, et de Mercedes López-Morales du célèbre Carnegie Institution's Department of Terrestrial Magnetism. A l'aide des télescopes du VLT et de l'observatoire de Las Campanas au Chili, les deux chercheurs ont observé l'exoplanète OGLE-TR-56b une première fois devant son étoile et une seconde fois alors qu'elle était éclipsée par elle. En faisant la différence entre les deux images, l'émission thermique propre de la planète chauffée à plus de 4.000 K peut ainsi être mesurée. De cette manière, on peut analyser l'atmosphère de cette exoplanète située à environ 5.000 années-lumièreannées-lumière en direction du centre de la Voie lactéeVoie lactée. Toutefois, il aura quand même fallu 600 images pour parvenir à un résultat et cela représente, dans ce cas, la détection d'environ 3.000 photonsphotons.
Le second groupe est composé d'astronomes hollandais et il se sont, eux, intéressés à l'étoile TrES-3b.