C'est un rémanent de supernova que nous propose aujourd'hui un astrophotographe amateur. Cet objet céleste est également le premier du catalogue Messier.

Au XVIIIe siècle l'astronome Charles Messier fait partie des nombreux observateurs qui attendent le retour de la comète de Halley après 76 ans d'absence. Pour éviter la confusion possible entre cet astre chevelu et les nébuleuses, Messier décide de créer un catalogue des objets célestes immobiles il y a un peu plus de 250 ans, à la fin de l'été 1758. À l'époque les instruments ne permettent pas de faire la distinction entre les nébuleuses et les galaxies, elles sont toutes considérées comme des objets nébuleux. Le catalogue Messier regroupe donc 110 objets célestes variés, parmi les plus brillants du ciel.

Le premier, M 1, est une nébuleuse observable dans la constellation du Taureau. Il s'agit des restes de l'explosion d'une étoile en 1054 rapportée par des chroniques chinoises. La supernova en question brilla en plein jour pendant trois semaines et finit par disparaître aux yeux des observateurs nocturnes au bout de deux ans. Située à 6.300 années-lumière de nous, M 1 a actuellement un diamètre de 11 années-lumière. Le gaz poursuit son expansion depuis plus de mille ans à la vitesse de 1.500 km/s, un mélange d'hélium et d'hydrogène ionisés dont les volutes se déforment sous l'action du pulsar central. HP05.31, l'étoile à neutrons qui a fait place à la supernova, conjugue en effet un intense champ magnétique et une rotation très rapide (0,033 seconde). L'observatoire spatial infrarouge Chandra a révélé comment des jets opposés de matière et d'antimatière sculptaient la nébuleuse.

Un crabe au menu

Pour les astrophotographes amateurs, la nébuleuse du Crabe est une cible de choix. Sa taille (6 x 4 minutes d'arc) et sa luminosité (magnitude 8,4) la rendent accessible visuellement dans un petit télescope de 10 centimètres de diamètre. Pour commencer à détailler un peu sa structure filamenteuse il faut doubler le diamètre de l'instrument. La ressemblance de la nébuleuse avec le célèbre crustacé qui marche de travers est due à l'astronome Lord Rosse qui en fit un dessin en 1844 avec son télescope de 90 centimètres de diamètre. Laurent Perron en a obtenu une très belle image en cumulant 1 heure 15 de poses avec son télescope de 20 centimètres et un appareil photo numérique.

À propos de Laurent Perron

Pratiquant l'astrophotographie en ville depuis sept ans, Laurent Perron a quitté Rennes en 2010 et observe désormais depuis La Marsa en Tunisie. Longtemps spécialisé en photographie planétaire comme le montre son site Internet, il profite de la commercialisation récente de filtres qui combattent efficacement la pollution lumineuse pour photographier désormais certains objets du ciel profond.

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