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A environ 4 000 années-lumière de la Terre, dans la direction de la Poupe, HubbleHubble a pointé la victime d'un drame stellaire que connaîtra notre Soleil dans cinq milliards d'années. NGC 2440 est une nébuleuse planétaire, c'est-à-dire une enveloppe gazeuse violemment éjectée par une étoile en fin de vie, qui a explosé quand, faute de carburant, les réactions nucléairesréactions nucléaires n'ont plus été suffisantes pour contenir la force de la gravitationforce de la gravitation. L'étoile s'est d'abord effondrée sur elle-même puis les couches supérieures ont en quelque sorte rebondi sur le centre devenu très dense et ont formé ce nuagenuage de gazgaz très chaud en expansion rapide.
Observée en fausses couleurs par l'instrument WFPC 2 de Hubble ; la nébuleuse NGC 2440 montre un nuage de gaz et de poussières qui s'étend sur une année-lumière. Au centre, on repère la naine blanche, reste de l'étoile qui a explosé. Le nuage présente une structure chaotique et irrégulière : l'étoile a connu plusieurs explosions qui ont éjecté de la matière dans différentes directions et sculpté des colonnes de poussières. La couleur rouge montre l'azote et l'hydrogène, le bleu l'hélium, le vert l'oxygène. Crédit : ESA/K. Noll (STScI).
Des nébuleuses de ce genre sont courantes, si bien que les astronomesastronomes ont pu étudier de près les différentes étapes de ce scénario, aujourd'hui bien compris. Il offre pour nous un intérêt supplémentaire : le destin des étoiles dépend largement de leurs massesmasses et NGC 2440 a été produit par un astreastre similaire au Soleil. Cette scène visualise donc la nébuleuse que génèrera notre étoile à la fin de sa vie, dans environ cinq milliards d'années.
Le 7 février 2007, Hubble a pris de NGC 2440 cette image très précise, grâce à son instrument WFPC 2 (Wide Field Planetary Camera). Les fausses couleurscouleurs indiquent les moléculesmolécules repérées dans le nuage de gaz et de poussières : l'hydrogènehydrogène (confondu avec l'azoteazote dans le même rouge), l'héliumhélium (en bleu) et l'oxygèneoxygène (en bleu-vert). La matièrematière expulsée est rendue lumineuse par l'émissionémission ultraviolette de ce qui reste de l'étoile centrale. Très dense, celle-ci est devenue une naine blanchenaine blanche. Celle de NGC 2440 atteint une température de 200 000 kelvinskelvins (à 273 près, c'est aussi la température en degrés Celsiusdegrés Celsius), ce qui en fait l'une des plus chaudes que l'on connaisse.
La précision de l'image prise par Hubble montre toute la complexité interne du nuage, qui évoque une structure chaotique, avec des zones très chargées en matière et d'autres presque vides. Cette hétérogénéité suggère que l'étoile n'a pas explosé en une seule fois mais que l'astre agonisant a subi plusieurs cycles de contractions et d'explosions. A chaque soubresaut, une partie de sa matière s'est trouvée éjectée, mais dans une direction différente. La poussière qui était présente autour de l'étoile a été soufflée et forme maintenant de longues traînées centrées sur la naine blanche centrale.
L'image ne révolutionnera pas nos connaissances sur les nébuleuses planétaires, mais c'est sans doute la plus précise de toutes celles obtenues jusqu'ici. Et, en la regardant, on ne peut pas ne pas penser à notre Soleil, en pleine force de l'âge à la moitié de sa vie, mais qui offrira un jour ce spectacle à d'hypothétiques astronomes extraterrestres.