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Vendredi 28 août, six jeunes scientifiques ont pénétré dans un bâtiment en forme de dôme de 11 m de diamètre, alimenté par énergie solaire, et n'en sortiront que dans un an. La scène se passe sur le Mauna Loa, sur l'île d'Hawaï, la plus grande de l'archipelarchipel éponyme. Durant tout ce temps, cet équipage vivra dans les conditions d'un séjour sur Mars. Il s'agit de la quatrième mission du programme HI-SEAS (Hawaiʻi Space Exploration Analog and Simulation), organisé par l'université d’Hawaï à Mānoa, en partenariat avec la Nasa. D'une durée de 365 jours, celle-ci sera la plus longue.
L'objectif est centré sur la psychologie et les conditions du maintien de la cohésion d'un équipage confiné durant une longue période dans un environnement difficile et complètement isolé. Entre 2010 et 2011, l'expédition Mars 500, en Russie, avait le même objet et les six volontaires, tous masculins, étaient restés 520 jours dans plusieurs baraquements simulant un vaisseau spatial, l'atterrisseur et un terrain martien à explorer. Le membre français de l'équipe, Romain Charles, avait raconté à Futura-Sciences cette aventure hors du commun.
Sur le Mauna Loa, les trois femmes et les trois hommes ne sortiront pas de leur dôme et les communications avec l'extérieur seront très limitées. Pour simuler les conditions réelles d'un voyage vers Mars, il n'y aura d'ailleurs aucun contact direct puisque les communications respecteront le délai de transmission entre la Terre et Mars, qui varie de 3 à 20 minutes selon les positions respectives des deux planètes.
Cyprien Verseux, biologiste français, a étudié les moyens de fournir de la nourriture à des astronautes installés sur Mars. © HI-SEAS
Un équipage martien très scientifique
Les six volontaires ont tous une formation scientifique ou de niveau supérieur et l'un d'entre eux, Cyprien Verseux, venu de l'université de Rome, est un Français diplômé de Sup'Biotech (promotion 2013) qui avait fait son stage de fin d'études à la Nasa. Comme il l'explique dans un communiqué de son ancienne école, ce biologiste a travaillé sur un projet personnel de mise au point d'élevage ou de culture sur le sol martien qui utiliserait les matériaux disponibles dans le sol de la Planète rouge, ce qui serait autant de massemasse en moins à emporter. En 2014, il s'était porté volontaire pour une mission semblable, Mars Arctic 365, dans le nord du Canada.
L'équipage de ce voyage immobile est commandé par Carmel Johnston, une spécialiste des sols de l'université du Montana (États-Unis). La direction scientifique revient à Christiane Heinicke, une physicienne allemande, qui s'est intéressée au milieu polaire. On trouve aussi une journaliste, Sheyna Gifford, qui a travaillé pour la Nasa après, entre autres, une formation en médecine. Même s'il ne bouge pas, ce vaisseau martien a un pilote, Andrzej Stewart, aviateur, ingénieur et employé de Lockheed Martin.
Comme il s'agit aussi d'étudier les bons critères pour un habitat sur Mars, un architectearchitecte est embarqué à bord : Tistan Bassingthwaighte, doctorant à l'université d'Hawaï à Mānoa. Ces compétences cumulées auront de quoi enrichir le retour d'expérience, au-delà de la composante psychologique, pour faire vivre des êtres humains si loin de leur planète.