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Une mission habitée sur un astéroïde, voire autour de Mars, pourrait préfigurer le débarquement d'humains sur la Planète rouge. Crédit Nasa
La question de l'enrichissement de la Terre en eau extraterrestre provenant d'astéroïdes reste ouverte. Seule la connaissance de la signature isotopique de cette eau permettra de déterminer si elle est comparable, au niveau atomique, à celle que l'on trouve sur Terre. A suivre donc.
Lors de son discours au Centre spatial Kennedy de la Nasa, Barack Obama a décrit sa vision de l'exploration humaine de l'espace, faisant des astéroïdes une étape obligée avant d'envoyer des humains sur Mars. Si l'on se fie à ce discours, entre 2025 et 2035 les Etats-Unis devraient avoir les capacités de les atteindre. Ces objectifs lointains laissent songeur quant à la réelle volonté d'Obama de relever ce défi mais ils pourraient l'être si le financement suit.
Pierre de Rosette du Système solaire ?
Pour la communauté scientifique, la protection de la Terre et l'amélioration de notre connaissance du Système solaire et de sa formation sont les deux facteurs qui poussent les hommes vers les astéroïdes. La découverte de l'eau sur l'astéroïde 24 ThemisThemis renforce aujourd'hui l'importance de cet objectif.
Nos progrès technologiques en robotiquerobotique ont ouvert la voie avec l'envoi de missions comme Galileo, Near HayabusaHayabusa et Rosetta. L'étape suivante sera de poser des hommes dessus. A la différence de Mars, une mission habitée vers un astéroïde est à notre portée car la faible gravité de ces petits corps, pour ainsi dire nulle, demande moins d'énergie que pour un objet plus massif et rend inutile un module d'atterrissage, une contrainte forte dans le cas de Mars. Il ne sera pas difficile de se poser, au prix d'un système de fixation, et d'en repartir pour une dépense de carburant très faible.
Mais les dangers auxquels seront confrontés ces hommes seront les mêmes que pour une mission vers Mars. Avant d'envisager un voyage au-delà de la LuneLune, il faudra apprendre à les protéger efficacement des radiations lorsqu'ils s'aventureront au-delà des Ceintures de Van AllenCeintures de Van Allen qui protègent relativement bien l'orbiteorbite basse. Ce n'est qu'au prix de progrès sensibles dans ce domaine et dans ceux de la propulsion et des ressources vitales que l'on pourra envisager d'envoyer des hommes gambader ailleurs que sur Terre.
L'exploration humaine de ces objets et le retour scientifique seront d'autant plus productifs si les agences spatiales font le choix d'envoyer des astronautesastronautes dont les qualifications en phase avec les souhaits des scientifiques. L'histoire nous rappelle que les échantillons lunaires qui ont présenté le plus d'intérêt sont ceux qui ont été sélectionnés par Harrison Schmitt (Apollo 17), le seul à avoir une formation de géologuegéologue.