au sommaire
Le budget 2014 de la Nasa jette les bases d'une mission de capture d’un petit astéroïde, première étape pour exploiter les ressources naturelles de ces objets et faciliter les possibilités d'aller sur Mars. Telle qu'elle a été présentée, cette mission prévoit de découvrir un astéroïde de sept à dix mètres de long, et de le remorquer pour le mettre en orbite autour de la Lune. L'idée étant, par la suite, de l'utiliser pour y réaliser des recherches scientifiques et tester des technologies liées à l'exploration humaine et l'exploitation minière. Et qui sait, peut-être que des Hommes seraient envoyé sur cet astéroïde.
Malgré le scepticisme de certains scientifiques, ce projet est évidemment une très bonne idée. Cela donne une feuille de route, capable de réamorcer un tant soit peu un rêve américain de conquête spatiale, au point mort depuis la fin des années 70. On se rappellera les tentatives passées avortées, qui promettaient en 1989 un humain sur Mars (Space Exploration Initiative) et en 2004 le retour des États-Unis sur la Lune (ConstellationConstellation). Mais surtout, cette mission permettrait de susciter un regain d'intérêt pour le domaine spatial auprès de la jeunesse du pays, et d'élargir la base des entreprises privées intéressées par ce secteur.
Voici le scénario prévu pour la capture et le remorquage d'un astéroïde. © Nasa, YouTube
Ce plan de la Nasa est structuré en étapes, indépendantes les unes des autres, de sorte que l'abandon de l'une d'entre elles ne condamnerait pas les autres. Les investissements faits dans chaque étape ne le seront donc pas à fonds perdus, et les avancées réalisées pourront être transposables à d'autres projets.
Ainsi, l'identification de l'astéroïde cible (en prévision pour le budget de 2014) se traduira quoi qu'il arrive par un retour scientifique. Les technologies nécessaires à la capture et au remorquage, elles, pourront tout aussi bien être utilisées pour d'autres missions : retour d'échantillons, rendez-vous orbitaux, dépôts spatiaux ou encore missions de mitigation. Quant au système de transport spatial, s'il n'emmenait pas les astronautesastronautes spécifiquement sur un astéroïde capturé, il les enverrait ailleurs...
Renforcer et sécuriser la position dominante des États-Unis
Ce projet s'inscrit dans la stratégie américaine de conserver son leadership dans le domaine spatial, alors que les activités privées vont se développer. C'est surtout un pari sur l'avenir, car les actions humaines dans l'espace sont celles qui influent le plus les politiques économiques du secteur spatial d'un pays. En dotant les États-Unis des technologies nécessaires à l'exploitation future des astéroïdes et à l'utilisation des ressources spatiales, la Nasa veut pousser les grandes compagnies (minières, pétrolières, pharmaceutiques, etc.), qui actuellement ne se bousculent pas pour investir dans la prospection spatiale, à le faire dans le cadre de partenariats public privé (PPPPPP).
L'espace est en effet un secteur économique unique en son genre : aucune entreprise privée n'est capable de s'implanterimplanter seule sans un soutien étatique fort, d'où le recours au PPP avec les agences spatiales. Ces dernières développent et qualifient de nouvelles technologies, puis les cèdent à des sociétés qui se chargent d'ouvrir de nouveaux marchés et de les rentabiliser.