au sommaire
Quelques secondes après son décollage, le lanceur Proton-M a perdu son contrôle d'attitude, oscillant de gauche à droite avant de se mettre en position horizontale, puis de retomber au sol. Le sommet du lanceur s'est cassé net, avant que l'étage principal n'explose à l'impact, générant une énorme boule de feu. L'accidentaccident n'a fait aucune victime ni, semble-t-il, aucun dégât hormis la perte du lanceur et de son chargement. Du décollage à l'explosion au sol, la scène a duré 52 secondes. À la différence des lanceurs occidentaux, les lanceurs russeslanceurs russes ne sont pas équipés d'explosifs d'autodestruction, et un échec au lancement se termine donc par un crash.
Selon une source citée par l'agence de presse Ria Novosti, le bloc DM-03, dernier étage chargé d'expédier les satellites en orbite, pourrait être à l'origine de l'accident, car il semble « avoir explosé le premier ». Sans surprise, Roscosmos, l'agence spatiale russe, a déclaré mettre en place une commission d'enquête et suspendu toutes les campagnes de lancement en cours, dont le prochain lancement ProtonProton prévu le 21 juillet avec le satellite Astra 2E.
Le 388e lancement d’une fusée Proton-M, le 2 juillet 2013, s’est terminé par une explosion au sol. Le lanceur a visiblement perdu le contrôle d’attitude, et a commencé à osciller, avant de quitter sa trajectoire. On voit ensuite une rotation autour de son axe longitudinal. Lors du piqué, la partie supérieure de la fusée s'est brisée et embrasée. Trois satellites du système de géolocalisation Glonass (le GPS russe) ont été détruits. © Superkuh2, YouTube
Six satellites Glonass perdus
Le lanceur devait mettre en orbite trois satellites de navigation Glonass, détruits dans l'explosion. Fin décembre 2010, trois autres satellites Glonass avaient déjà été perdus dans un lancement, en raison d'une erreur de calcul de carburant qui a empêché le véhicule d'atteindre l'orbite.
Ce vol était le cinquième lancement d'un Proton de l'année, et le 388e vol de ce lanceur construit par l'entreprise Khrunichev, le premier remontant à 1965. Ces dernières années, avant le lancement d'aujourd'hui, cinq Proton ont raté leur mission, essentiellement en raison de problèmes survenus sur l'étage supérieur. Le dernier échec en date est tout récent. En décembre 2012, le lanceur russe plaçait le satellite Yamal-402 sur une mauvaise orbite. Le satellite fut néanmoins récupéré par Thales Alenia Space, au prix d'une série de manœuvres de sauvetage pour lui faire gagner une autre orbite. Plus tôt la même année, en août, ce même lanceur avait également manqué la mise à poste des satellites Telkom-3 et Express-MD2, qui n'avaient pas pu être sauvés. D'ores et déja on peut dire que le lanceur va être cloué au sol pour un bon moment.
Au-delà des explications attendues sur l'origine technique de la panne, on peut dire que le contrôle qualité de ce lanceur Proton reste déficient, comme nous l'avions déjà souligné. Enfin, on peut se demander si l'agence spatiale européenneagence spatiale européenne ne va pas devoir revoir son projet de collaboration avec la Russie qui doit fournir deux Proton pour lancer les deux missions ExoMars en 2016 et 2018.