Trois start-up européennes feront décoller leur fusée depuis le Centre spatial guyannais à partir de 2025. Ces petits lanceurs issus du New Space serviront à envoyer des petits satellites, et tiendront compagnie à Ariane 6 et Vega-C.
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Goodbye Ariane 5Ariane 5 ! Une fois que le vol VA261, reporté pour des raisons techniques cet été, sera terminé, le légendaire lanceur lourd européen prendra sa retraite. Il sera remplacé par Ariane 6Ariane 6, qui se fait attendre et dont le premier vol pourrait bien être décalé à 2024 comme annoncé lors de la visite du président de la République lundi. Mais Ariane 6 n'arrive pas toute seule. Depuis quelque temps, le Cnes prépare l'arrivée du New Space.
L’alliance entre l’histoire et l’avenir pour un CSG nouvelle génération
L'annonce faite en conférence de presse au Salon de l'Air et de l'Espace fait suite à une pré-sélection lancée en janvier 2022, où sept compagnies avaient été retenues pour décoller depuis le Centre spatial guyannais (CSGCSG). C'est désormais officiel : Rocket Factory Augsburg (RFA), Isar Aerospace, et PLDSpace décolleront depuis l'ancien pas de tir Diamant au CSG. Les accords ont été signés et annoncés au Salon de l'Air et de l'Espace.
Alliance de l'histoire et du futur, c'est depuis le pas de tir Diamant qu'a eu lieu le premier tir orbital du Centre spatial guyannais. La fuséefusée française Diamant B y a réalisé une bonne dizaine de vols entre 1970 et 1975. Après des décennies d'abandon, le pas de tir Diamant est sélectionné pour accueillir des tests du démonstrateurdémonstrateur du Cnes, de la DLR (agence spatiale allemandeagence spatiale allemande), et de la Jaxa (Japon). Enfin, le Cnes décide de décomposer le site en plusieurs pas de tirs partageant plusieurs infrastructures, dont un centre de contrôle commun.
Pour préparer la nouvelle génération, le CSG prépare les infrastructures d'accueil des charges utiles, où sont accueillis les satellites pour faire des tests et du remplissage en carburant. Le but est notamment de transformer pour accueillir des mini, micro et nanosatellitesnanosatellites.
Trois compagnies européennes
La start-upstart-up allemande Isar Aerospace est la première à avoir annoncé, il y a près d'un an, faire des vols depuis le pas de tir Diamant. La compagnie est l'une des favorites pour réaliser le premier tir orbital privé d'Europe, autre qu'ArianespaceArianespace. Sa fusée Spectrum est une petite concurrente de la VegaVega, avec une capacité d'emport de 1 000 kilos. Les ergols utilisés par les deux étages du lanceur sont du propanepropane et de l'oxygèneoxygène liquideliquide. La compagnie dispose d'un pas de tir en constructionconstruction à Andoya (Norvège).
Autre compagnie allemande, RFA est une spinspin-off (filiale) de l'industriel satellite OHB Systems. Sa fusée RFA One utilise des ergols liquides mélangés dans un moteur fusée à combustion étagée. RFA dispose aussi d'un pas de tir en construction à Andoya. Le premier vol est prévu pour 2024. Dernièrement, RFA a testé avec succès l'étage supérieur de la RFA One en Suède, dans des conditions simulant toute la duréedurée de la mission. RFA One pourra emporter jusqu'à 1 600 kilos de charge utile en orbiteorbite basse. Depuis le CSG, RFA compte proposer des missions pour l'orbite de transfertorbite de transfert géostationnaire, ou même la LuneLune.
Enfin, la dernière compagnie à avoir signé l'accord avec le Cnes est la start-up espagnole PLDSpace. Elle compte y faire décoller le micro-lanceur Miura 5, capable d'emporter 450 kilos de charge utile en orbite basse. À terme, le premier étage de la Miura 5 est censé devenir réutilisable. Il sera récupéré en mer après une descente sous parachuteparachute. PLDSpace est actuellement en train de préparer un test en conditions réelles du moteur principal. Pour cela, un tir de son démonstrateur suborbitalsuborbital est prévu dans les semaines à venir depuis leur pas de tir en Andalousie.