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Entre le 25 et le 28 avril dernier, Spirit s'est progressivement enfoncé dans un sol particulièrement meuble et poussiéreux alors qu'il circulait dans le cratère Gusev, où il s'était posé le 3 janvier 2004. Puis il s'est définitivement enlisé.
Les ingénieurs de la mission ont alors commandé diverses prises de vues des traces de roues laissées dans le sablesable, afin de juger de la situation et tenter de diriger la sonde afin de l'extraire de ce mauvais pas... Tâche particulièrement délicate, si l'on considère qu'il ne semble pas y avoir de prise solide à proximité immédiate, et que de surcroît, la roue avant droite est bloquée depuis plus d'un an, se contentant de labourer le sol au cours de la progression de l'engin et contraignant ses « pilotes » à ne plus le déplacer qu'en marche arrière...
Traces laissées par Spirit lors de son enlisement entre les 25 et 28 avril dernier. (Cliquer pour agrandir.)
© Nasa
Quarante jours d'efforts et de manœuvres diverses n'ont abouti qu'à un échec, Spirit ne s'étant déplacé que d'une dizaine de centimètres... Les techniciens ont craint que la partie inférieure du robotrobot ne soit posée sur des rochers, réduisant ainsi l'appui de ses roues sur le sol, ce qui l'immobiliserait définitivement.
Inspection à l'aide de la caméra du bord
Aussi a-t-il été décidé de tenter une manœuvre pour le moins originale, qui ne figure dans aucun des manuels de dépannage de la sonde... Afin de vérifier l'hypothèse, il a été commandé au bras porteur de la caméra microscopique de Spirit de prendre une série de vues sous la sonde, afin de pouvoir juger de la situation.
Cela n'avait jamais été réalisé auparavant, car cette caméra est munie d'un objectif dont la mise au point est limitée à 6 centimètres de distance maximum. Les images fournies, prises à une plus grande distance, sont donc floues. Mais elles permettent néanmoins de se faire une idée générale de la situation. Et en tout cas elles ont rassuré, en démontrant que le « ventre » de la sonde est bien libre, et ne repose pas sur le sol même s'il le touche légèrement.
Les manœuvres de dégagement peuvent désormais se poursuivre, sans certitude toutefois que Spirit arrivera à se dégager... Mais les techniciens, selon leur propre expression, « disposent encore de nombreuses cordes à leur arc », et restent confiants.
Après plus de cinq années de tribulations martiennes pour Spirit et OpportunityOpportunity, les ingénieurs de mission ont effectivement acquis une grosse expérience de dépannages à distance, pour sauver les sondes martiennes de l'enlisement ou réparer des pannes électroniques ou mécaniques.