au sommaire
Cette année, SpaceXSpaceX va devoir la jouer fine. Les conséquences de l'échec du mois de juin, lorsqu'un Falcon 9 a explosé quelques instants après son décollage, se font toujours sentir. Malgré un retour en vol assez rapide du lanceur - deux lancements depuis décembre 2015, dont celui de Jason 3 -, les retards continuent de s'accumuler. Avec quelque 120 satellites à envoyer, SpaceX prévoit d'augmenter la cadence en 2016. Il en va de sa crédibilité. En effet, comment signer de nouveaux contrats si on ne peut honorer ceux précédemment acquis depuis des années ?
Cette montée en puissance, sans précédent pour SpaceX nécessite une adaptation de son outil industriel, car il est prévu une production de 18 lanceurs Falcon 9 v1.2 contre 6 à 8, au cours des années précédentes. L'entreprise travaille également à accélérer le rythme de production des moteurs Merlin. Une nécessité absolue, tant que la récupération de l'étage principal n'est pas au point. À chaque lancement c'est 10 moteurs qui sont consommés et perdus. Neuf pour l'étage principal et un dixième pour l'étage supérieur. Dans ce domaine, l'année devrait être intéressante. Depuis la récupération d’un étage, en décembre 2015, SpaceX semble bien maitriser ce domaine de vol particulier. L'entreprise américaine prévoit d'en récupérer de 6 à 8 cette année et de réutiliser en vol un de ses étages. La date n'a pas été précisée, mais l'évènement devrait avoir lieu dans le courant de l'année 2016.
Falcon 9 avec à son bord le satellite Jason 3. © Nasa
La version habitée du Falcon 9 à l’essai
À cette contrainte commerciale forte s'ajoute la préparation du premier vol d'essai du Falcon Heavy. Ce lanceur lourd doit permettre à l'entreprise américaine de se porter candidat pour le lancement des satellites les plus lourds de l'U.S. Air Force et concurrencer ArianespaceArianespace sur le marché des gros satellites de télécommunication. Son premier vol d'essai est prévu en septembre. Il sera lancé depuis le pas de tir 39A du centre spatial Kennedy, d'où de nombreuses navettes et missions du programme ApolloApollo ont été lancées. En effet, la Nasa, qui souhaite transformer le centre spatial Kennedy pour en faire un port spatial destiné à des activités à la fois gouvernementales et commerciales, a loué le site à SpaceX qui utilise déjà d'autres pas de tir de la Nasa à Vandenberg, en Californie, et Cap Canaveral, en Floride
Autre évènement majeur de l'année, l'impressionnant essai en vol d'éjection d'urgence de la capsule Dragon V2 qui sera utilisée pour transporter des équipages à destination de la Station spatiale internationale.
Si les capsules SoyouzSoyouz utilisent une tour d'éjection pour s'extraire du lanceur, SpaceX a opté pour un système de sauvetage de type pousseur. Jamais utilisé aujourd'hui, il consiste en une série de huit moteurs SuperDraco répartis autour de la capsule. Cela permet d'éloigner très rapidement le compartiment du lanceur en cas de problème, que ce soit sur le pas de tir ou pendant la phase d'ascension. Chacun de ces moteurs produit une poussée de 6.800 kgkg. D'après SpaceX, ce système pourrait fonctionner jusqu'à la mise sur orbiteorbite, soit dix minutes après le décollage.
Après un premier essai en mai 2015, réalisé depuis le sol, le prochain sera réalisé en vol avec un vrai lanceur ! Il consistera à simuler un scénario d'extraction d'urgence de la capsule pendant la phase d'ascension du Falcon 9, environ une minute après le décollage là où la pressionpression aérodynamique est à son maximum. Cet essai sera suivi en 2017 de deux vols de démonstration à destination du complexe orbitalcomplexe orbital. Le premier sans équipage et le second avec des astronautesastronautes à bord. Débutera ensuite le service commercial contracté auprès de la Nasa.
Enfin, signalons la parution aux éditions Eyrolles de Telsa, PayPal, SpaceX : l’entrepreneur qui va changer le monde. À travers ce livre de 366 pages, l'auteur Ashlee Vance nous brosse un portrait d'Elon MuskElon Musk que certains présentent comme mégalomane et d'autres, comme visionnaire... À lire.