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Durant deux nuits (de mardi à mercredi et de mercredi à jeudi), l'Esa, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne est parvenue à établir un contact radio avec la sonde russe Phobos-Grunt, lui envoyant des commandes et en recevant des réponses. Ces échanges ont été effectués avec l'antenne de Perth, en Australie, qui fait partie du réseau mondial de suivi géré par l'Esa. « Nous avons depuis le début de la mission un accord de suivi avec Roscosmos, explique Jocelyne Landeau-Constantin, responsable communication à l'Esa. Il y a une large entraide dans le domaine spatial et notre réseau est un des meilleurs du monde. » La station de Perth convient bien car, lorsque la sonde passe à portée, elle est éclairée par le soleil. Ses panneaux solaires produisent donc de l'électricité à ce moment (les ingénieurs sont certains que les panneaux ont été déployés) et les échanges radio ne risquent pas d'affaiblir les batteries de bord.
L'antenne a cependant dû être modifiée car le signal aurait été beaucoup trop puissant. Les récepteurs de la sonde, en effet, sont dimensionnés pour des signaux l'atteignant depuis une très grande distance, et donc de faible intensité. Or, Phobos-Grunt se trouve actuellement sur une orbite elliptique, à une altitude variant entre 200 et 340 km seulement. L'énorme antenne de Perth, capable de converser avec un engin se promenant loin dans le Système solaire, ne convenait donc pas du tout. Il a fallu employer une petite antenne secondaire et même en atténuer le rayonnement. C'est ainsi que le contact a été établi deux nuits de suite mais les échanges tentés cette nuit ont, eux, échoué.
Phobos-Grunt répond présent… mais est toujours coincée en orbite terrestre
Hier, une agence de presse russe (Ria Novosti)) expliquait que les données provenant de l'Esa n'étaient pas « déchiffrées ». Ce qui est tout à fait exact, répond l'Esa : « Nous recevons des ingénieurs russes des paquetspaquets de commandes à expédier à la sonde et en retour nous enregistrons la réponse, que nous transmettons. Toutes ces données sont chiffrées et notre rôle n'est que de faire le lien entre l'engin spatial et les responsables de la mission ».
De leur côté, les Russes affirment que la station de BaïkonourBaïkonour, au Kazakhstan (qui, elle, entre en contact avec la sonde lorsqu'elle est dans l'ombre de la Terre), a elle aussi reçu des informations de Phobos-GruntPhobos-Grunt. Ce matin, Roscosmos annonce avoir décodé les données reçues, des informations de télémétrie sur l'état des systèmes de bord.
Conclusion : l'ordinateurordinateur et les systèmes électriques fonctionnent correctement. Mais, hélas, la période favorable pour lancer la sonde vers Phobos se termine et il n'y a plus d'espoir de reprendre la mission. Ce qui est d'autant plus rageant si l'engin spatial est peut-être encore en état de la faire. Que décidera l'Agence spatiale russe si jamais une reprise du contrôle est possible ? Nul ne le sait pour l'instant. C'est peut-être l'occasion de se souvenir d'une autre saga, celle de la sonde japonaise Hayabusa qui, de retour de l’astéroïde Itokawa, avait erré trois ans de plus dans l'espace, à cause de plusieurs pannes.