Lancée en février 2004 par une Ariane 5 depuis Kourou à destination de la comète 67/P Churyumov-Gerasimenko qu’elle atteindra en 2014, la sonde européenne Rosetta se prépare à croiser l’astéroïde (2867) Steins.
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Survol avec réaction de gravitation de la planète Mars à 1000 km de la surface le 7 février 2007. Cette image a été prise par l’instrument CIVA de l’atterrisseur Philae et montre une partie de Rosetta avec un de ses panneaux solaires. Crédit ESA.
L'occasion ne pouvait évidemment être négligée d'observer ce petit corps à bout portant, et ainsi de recueillir de précieux renseignements sur la physique et l'histoire de notre Système solaire dont les astéroïdes, comme les comètes, en constituent autant de souvenirs fossilesfossiles.
Le lundi 4 août 2008, l'instrument Osiris de Rosetta a été activé afin de débuter l'observation en mode optique de l'astéroïde, qui ne restera toutefois visible que sous la forme d'un point sur le fond du ciel durant les trois premières semaines. L'objectif de ce repérage est d'affiner la connaissance de l'orbite de l'astreastre, réduisant la marge d'erreur de 100 à 2 kilomètres seulement afin de mieux organiser le survolsurvol, prévu le 5 septembre prochain.
Jusqu'au 25 août, Steins sera photographié deux fois par semaine, puis à partir de cette date, les caméras de navigation de RosettaRosetta seront aussi mises en route et pourront enfin observer l'astéroïde. Les prises de vues deviendront alors quotidiennes jusqu'au 4 septembre, alors que la sonde se trouvera encore à 950.000 kilomètres de Steins.
Simulation d’approche de Stein par Rosetta (vue d’artiste). Crédit ESA.
Le survol s'effectuera le lendemain 5 septembre à une distance idéale de 800 kilomètres et une vitessevitesse relative de 8,6 km/seconde. Les observations rapprochées auront lieu de deux heures avant jusqu'à deux heures après le passage au point le plus proche. Les images obtenues par les instruments OSIRIS (Optical Spectroscopic and Infrared Remote Imaging System) et VIRTISVIRTIS (Visible and Infrared Thermal Imaging Spectrometer) seront les premières à être transmises vers la Terre, à partir du 6 septembre.
En attendant, les données d'OSIRIS ont déjà été utilisées pour tracer la courbe de variation de luminositéluminosité de Steins, et ainsi en établir la vitesse de rotationvitesse de rotation.
Courbe de luminosité enregistrée par l’instrument OSIRIS, montrant la rotation de Steins sur lui-même. Crédit ESA.
Les instruments de l'atterrisseur Philae, toujours attaché à Rosetta, seront aussi mis à contribution pour observer l'astéroïde. Et plus particulièrement les trois expériences ROMAP (Rosetta LanderLander Magnetometer and Plasma Monitor), MUPUS (Multi-Purpose Sensors for Surface and Subsurface Science), et SESAMESESAME (Surface Electrical, Seismic and Acoustic Monitoring Experiments). Ces instruments seront commandés depuis le centre de contrôle de l'agence spatiale allemandeagence spatiale allemande (DLR - German Aerospace Center).
Préparation du survol
Entre le 9 juillet et le 3 août, les instruments de la sonde, en sommeilsommeil, ont été réactivés et un bilan général a été effectué, qui s'est révélé entièrement satisfaisant. Ensuite, les 7, 14 et 21 août, le Flight Control Team à Darmstadt (Allemagne) conduira des simulations afin de prévoir tous les incidents pouvant se produire durant le survol, et y remédier. A plusieurs reprises, les caméras seront aussi enclenchées en mode d'observation rapprochée afin de tester leur fonctionnement. Des corrections de trajectoire sont également possibles les 14 et 28 août et les 2, 4 et 5 septembre en fonction des besoins.
Peu avant le survol, les instructions seront mises à jour par télémétrietélémétrie à bord de la sonde. Cette procédure fera elle-même l'objet d'une simulation durant la dernière semaine.