Les débris spatiaux qui encombrent les orbites basses finissent toujours par retomber sur Terre. Mais, aidés par un Soleil débordant d’activité, leur durée de vie dans l’espace peut être raccourcie de quelques années ! Ce déluge de particules solaires n’a donc pas que des inconvénients.

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    Pour l'activité humaine en orbite, le trafic aérien ou les réseaux de distribution d'énergie, les sursauts d'activité du Soleil sont dommageables mais ont aussi un avantage peu connu. L'énorme éruption solaire du 19 janvier a en effet contribué à débarrasser l'orbite basse terrestre de quelques débris, bien plus rapidement que si le Soleil était resté calme.

    Le Soleil suit un cycle de onze ans à l'intérieur desquels son activité est à son paroxysme pendant quelques années. Actuellement notre étoileétoile est dans son 24e cycle (une numérotation arbitraire débutant en 1761). Commencé en 2007, il doit atteindre son maximum en 2012 et 2013. Cet afflux de particules échauffe la thermosphèrethermosphère, la couche la plus haute de l'atmosphèreatmosphère qui, en fonction de sa température, se dilate plus ou moins et s'étend entre 250 et 600 kilomètres d'altitude.

    Après un apport de particules solaires plus généreux qu'à l'ordinaire, les débris qui s'y trouvent sont davantage freinés parce qu'ils rencontrent une densité de moléculesmolécules plus grande. Leur désorbitation est donc accélérée, précipitant leur plongeon dans l'atmosphère terrestre, où ils se consument.

    Schéma montrant le rythme de désorbitation des débris du satellite Fengyun-1C. À ce jour, seulement 6 % des débris générés par cette destruction, sur un total de 3.218 catalogués, sont retombés sur Terre.  © Nasa

    Schéma montrant le rythme de désorbitation des débris du satellite Fengyun-1C. À ce jour, seulement 6 % des débris générés par cette destruction, sur un total de 3.218 catalogués, sont retombés sur Terre. © Nasa

    Débris spatiaux et réchauffement climatique

    Dans sa dernière publication, le service de la Nasa en charge des débris orbitaux note que cette thermosphère a accéléré le rythme de destruction des débris générés par la destruction volontaire du satellite chinois Fengyun-1C (2007) et ceux nés de la collision accidentelle des satellites CosmosCosmos 2251 et IridiumIridium 33. Cette tendance doit perdurer ces deux prochaines années.

    À long terme, les perspectives ne sont néanmoins guère réjouissantes en raison de l'accroissement futur de l'utilisation de l'espace qui rend inévitable l'augmentation du nombre de débris et du réchauffement climatiqueréchauffement climatique terrestre. En effet, si les gaz à effet de serre contribuent à réchauffer la surface terrestre, ils sont à l'origine du refroidissement de la thermosphère qui se contracte. Comme le précise l'université de Southampton, depuis 40 ans, la densité de cette couche aurait diminué de 5 % à 300 km d'altitude, avec comme conséquence un délai de retombée des débris spatiaux qui serait augmenté de 25 %.