Le Golden Voyager est venu clôturer les J.O de Paris 2024, mais quels secrets se cachent derrière ce qui est présenté comme un voyageur interstellaire lié aux sondes Voyager de la Nasa ?
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La cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024 en laisse sans doute plus d'un perplexe en ce qui concerne la signification du « Golden Voyager ».
Passons sur les paranoïaques incultes, sauce QUanon, qui ne savent pas faire la différence entre un angeange décapité et Νίκη sous la forme de la Victoire de Samothrace au Louvre.
Le décryptage du « Golden Voyager » est sans aucun doute un peu plus difficile. Toutefois, quelques jours avant la cérémonie, 20minutes avait toutefois mis en ligne un article dans lequel Thomas Jolly expliquait qu'il représentait un voyageur interstellaire arrivant, dans un futur lointain, sur Terre et découvrant dans un stade des vestiges des J.O de l'espèceespèce Homo sapiensHomo sapiens après ce qui semble bien être sa disparition. Tel un archéologue cosmique, il va entreprendre de reconstituer ces vestiges.
Un clin d'œil à la Nasa et à Caza ?
Dans le même article, le créateur de mode Kévin Germanié, à qui l'on doit le costume du voyageur interstellaire, explique qu'il s'agit également d'un clin d'œilœil aux fameux disques d'or de Voyager - ou Voyager Golden Record - à bord des deux sondes Voyager lancées en 1977 pour faire un grand tour du Système solaire.
On se souvient que, lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Los Angeles 1984, une soucoupe volante apparaissait façon Rencontres du troisième type, suivie d'un extraterrestre qui prenait contact avec nous.
On peut se demander si Thomas Jolly et Kévin Germanié ne se sont pas inspirés un peu aussi du Monde d'Arkadi, la mythique série de bande dessinée du Français Philippe Cazaumayou, alias Caza, mêlant science-fiction et mythologie grecque. Le personnage d’Or-Fé, le TitanTitan poète, y représente une sorte d'androïdeandroïde cyborgcyborg hébergeant le cerveaucerveau d'un humain d'un futur lointain dont le corps d'apparence dorée lui permet de voyager sans encombre d'une exoplanète habitable à une autre.
Le Voyager Golden Record a été lancé dans l'espace en 1977 avec un message de l'humanité au cosmos — et des décennies plus tard, il rappelle que nous sommes tous connectés. Les Nations unies exposent une réplique du Golden Record à son siège et partagent un lien profond avec le processus de création de celui-ci. Un comité de la Nasa a demandé à l'ONU de fournir des éléments à inclure dans la playlist, et les premiers mots du disque lui-même sont ceux du secrétaire général de l'ONU de l'époque, exprimant son espoir de paix et d'amitié avec quiconque le découvrira et le jouera. Bill Nye « The Science Guy », P.-.D.G de la Planetary Society, explique aux téléspectateurs comment déchiffrer le Golden Record, sa signification aujourd'hui et comment le respect de l'univers peut inspirer une action pour notre Planète. Cela s’inscrit dans le cadre des travaux en cours des Nations unies visant à promouvoir la coopération internationale dans l’utilisation et l’exploration pacifiques de l’espace. La directrice du Bureau des Nations unies pour les affaires spatiales, Simonetta Di Pippo, explique l'importance actuelle du Golden Record dans notre monde. « Le projet Voyager nous rappelle qui nous sommes, d'où nous venons et que nous devons nous traiter les uns les autres avec soin ». Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nations unies
C'est en tout cas l'occasion de refaire connaissance avec les Voyager Golden Record. Ils peuvent durer plusieurs milliards d'années selon leur créateur. Dans 40 000 ans, celui emporté par Voyager 1 sera à seulement 1,6 année-lumière de Gliese 445, une naine rouge de type M située à 17,6 années-lumière du Soleil. Peut-être existe-tt-il là-bas une civilisation extraterrestre capable de détecter et de récupérer de telles bouteilles à la mer interstellaires, de les comprendre et de déterminer leur origine pour ensuite y envoyer un émissaire...
Chacun de ces disques est en cuivre doré recouvert d'aluminiumaluminium dans lequel ont été injectés des atomesatomes d'uraniumuranium 238 radioactifs. C'est un isotopeisotope dont la demi-viedemi-vie est d'environ 4,5 milliards d'années. Quelle que soit la civilisation E.T. dans la Voie lactéeVoie lactée qui les découvrira peut-être un jour, avant que le Soleil ne devienne une géante rougegéante rouge par exemple, elle pourra donc dater le disque et la sonde qui l'emporte.
Un outil pour mobiliser le grand public et soutenir Seti
Avouons cependant que les chances que ces disques soient un jour l'objet de l'attention d'une intelligenceintelligence non humaine sont quasi nulles et ceux qui sont à l'origine des missions Voyager en étaient bien conscients.
Lorsque Carl Sagan et Frank Drake ont commencé à réfléchir à l'idée du Golden Record, il s'agissait en fait d'un projet symbolique destiné à marquer l'esprit du grand public. L'époque est marquée par la désillusion. L'abandon du programme ApolloApollo et de la colonisation de l’espace est en train de réduire à néant les projets d'exploration et de colonisation du Système solaire.
On ne parle plus de l'établissement d'une base permanente sur la LuneLune ni d'envoyer une mission habitée sur Mars.
Il restait un espoir : mobiliser le grand public pour qu'il soutienne la poursuite de l'exploration du cosmoscosmos. Pour cela, quoi de mieux que d'envisager d'entrer en communication avec une intelligence extraterrestre ?
Depuis des années déjà, Carl SaganCarl Sagan et Frank DrakeDrake s'y employaient notamment avec le programme Seti.
Des messages à destination de civilisations extraterrestres avaient été envoyés avec des radiotélescopesradiotélescopes, comme celui émis à Arecibo, et on tentait aussi de les écouter, surtout dans la fameuse bande définie par la raie à 21 cm de l'hydrogènehydrogène. Pour faire prendre encore plus au sérieux ces tentatives, il apparaissait logique de montrer une fois de plus l'exemple, en envoyant à destination de ces éventuelles E.T. un message capable de les renseigner sur la forme de vie intelligente qui s'est développée autour d'une naine jaunenaine jaune, à un moment de l'histoire de la Voie lactée.
Une vidéo de la Nasa célébrant les découvertes des missions Voyager 1 et Voyager 2. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur « cc » pour que s'affichent d'abord des sous-titres en anglais si ceux-ci n'apparaissent pas déjà. En passant simplement la souris sur « cc », apparaîtra « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « français » puis « ok ». © Nasa-SpaceRip
Quarante-sept ans après le lancement des sondes Voyager, on ne sait toujours pas si des intelligences extraterrestres ont émergé un jour dans la GalaxieGalaxie. Mais ce qui est sûr, c'est que les deux sondes spatiales nous ont permis de découvrir toute la grandeur et la diversité des planètes ardentes du Système solaire. Un remarquable site en français existe, qui permet de prendre la mesure de la saga des sondes Voyager et la vidéo ci-dessus en témoigne aussi.
Mais que recèle le Golden Record ?
Un témoignage sur la vie terrestre pour des extraterrestres
Il s'agit d'une vidéo disque dont le contenu a été élaboré par Carl Sagan, Frank Drake, Ann Druyan, Timothy Ferris, Jon Lomberg et Linda Salzman. Une série d'instructions issues des mathématiques et du codagecodage de l'information l'accompagne, donnant des clés pour sa lecture. Après ce décryptage, une intelligence extraterrestre pourra y découvrir :
- 116 images de la Terre ;
- 12 minutes de sons de la Terre ;
- des salutations en 55 langues ;
- 90 minutes de musique.
Les 116 images enregistrées sur le Golden Record, dont deux exemplaires sont embarquées sur les sondes Voyager. Seront-elles un jour visionnées par une intelligence extraterrestre ? © Teegorz-YouTube/Nasa
Voici quelques explications pour les premières images du Golden Record. Dans l'ordre, on peut ainsi voir sur la vidéo ci-dessus :
- Un cercle de calibration ;
- Une carte de localisation du système solaire ;
- Des définitions arithmétiques élémentaires ;
- Des unités physiquesphysiques ;
- Les paramètres du Système solaire (Soleil et planètes rocheusesplanètes rocheuses) ;
- les paramètres du Système solaire (planètes gazeusesplanètes gazeuses) ;
- Le Soleil ;
- Le spectrespectre des couleurscouleurs ;
- La planète MercureMercure ;
- La planète Mars ;
- La planète JupiterJupiter ;
- La planète Terre ;
- L'Égypte, la mer Rougemer Rouge et le Nille Nil ;
- Les définitions de chimiechimie ;
- La structure de l'ADNADN ;
- La structure de l'ADN, gros plan ;
- Les cellules et division cellulaire ;
- L'anatomieanatomie humaine-1 ;
- L'anatomie humaine-2.
Une combinaison de certaines des images et de sons du Golden record peut se trouver dans cette vidéo. Comme on peut le constater, il s'agit d'une multitude d'informations aussi bien sur la biologie que sur la culture humaine ainsi que sur la Planète et le Système solaire. On y trouve par exemple une variété de sons, comme le bruit du ventvent et des vaguesvagues, ou même des chantschants d'oiseaux et de baleines, des extraits de textes littéraires et de musiques classiques et modernes.
Il n'y a guère de doute, étant donné le caractère fondamental des mathématiques du système de codage des informations, que ces images et ces sons puissent être lus par des E.T. Mais qu'en penseront des êtres dont la psychologie est très probablement fort éloignée de la nôtre ?