La start-up française Look Up Space révèle que le satellite militaire russe Luch Olymp 2 a espionné trois satellites de télécommunications du groupe français Eutelsat en orbite géostationnaire. Le satellite s’est rapproché d’eux pendant plusieurs mois.
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L'orbite géostationnaire est de plus en plus régulièrement sujette à ce genre d'incidents. L'opérateur de satellites de télécommunications français Eutelsat dispose de toute une flotte de satellites de différentes générations, située à la très haute altitude de 35 800 kilomètres. Trois d'entre eux ont été espionnés par le satellite russe Luch Olymp 2, comme l'a révélé la jeune start-upstart-up de surveillance du ciel Look Up Space. Ces opérations témoignent d'un amorçage toujours plus évident d'une « guerre spatiale ».
Des opérations toujours en cours
Le satellite Luch Olymp 2 a été mis en orbite de transfert géostationnaire le 12 mars dernier à l'aide d'une fuséefusée Proton-M depuis la base de BaïkonourBaïkonour. D'après les analyses de la start-up Look Up Space spécialisée dans la surveillance du ciel par radio, Luch Olymp 2 a mis quelques semaines pour circulariser son orbite, puis il s'est déplacé pour changer de longitudelongitude, partant de 58° E et arrivant à 9° E autour du 22 mai. Pendant plus de quatre mois, il est resté là, non loin des satellites Eutelsat KA-Sat 9A et Eutelsat 9B.
Du 25 septembre au 8 octobre, Luch Olymp 2 a repris sa migration vers l'ouest, arrivant à la longitude 3° E, à proximité d'Eutelsat 3B. Comme le précise le général Michel Friedling, Premier commandant de l'Espace au sein de l'Armée de l'Air et de l'Espace, et fondateur de Look Up Space, un satellite espion comme Luch Olymp 2 s'approchant d'un satellite de télécommunications est capable d'identifier les bandes de fréquencesbandes de fréquences utilisées, à des fins de brouillage comme l'a fait la Russie avec un satellite ViaSat lors du début de l’invasion de l’Ukraine. Luch Olymp 2 serait aussi capable de localiser les utilisateurs terrestres, comme des troupes armées françaises en opération à l'étranger par exemple.
Une gamme de satellites espions bien connue des forces françaises
En 2018, la Défense française avait déjà eu affaire au prédécesseur, Luch Olymp, espionnant le satellite militaire franco-italien Athena-Fidus. Cela avait motivé la création du Commandement de l'Espace, à la suite de la création de l'US Space Force par Donald Trump. La Russie n'est pas la seule à disposer de satellites patrouilleurs. Les États-Unis et la Chine en font également usage. De son côté, le Commandement de l'Espace se prépare à déployer un démonstrateurdémonstrateur nommé Yoda.
La Russie continue de renforcer sa flotte de satellites espions depuis le début de la guerre en Ukraine. En plus de l'orbite géostationnaire, l'espionnage entre satellites se fait également en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres au-dessus de nous. Récemment, la Russie a fait la démonstration de sa capacité à imager avec précision un de ses satellites « zombies », supposé non fonctionnel, comme l'a démontré la compagnie américaine de surveillance du ciel LeoLabs. Ces compagnies, comme cette dernière ou Look Up Space, deviennent des soutiens indispensables aux forces armées dans l'analyse du comportement de satellites ennemis.