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La chute de Rosat était prévue entre le 20 et le 25 octobre. Elle a eu finalement lieu dimanche 23 octobre entre 1 h 45 et 2 h 15 TU, soit entre 3 h 45 et 4 h 15 (du matin) en heure française. Selon la DLR, l'Agence spatiale allemandeAgence spatiale allemande, il fallait s'attendre à ce qu'un total d'environ 1,7 tonne de débris atteigne la surface. Le plus gros morceau devait provenir du miroir (qui pèse 1,7 tonne), résistant à la chaleur.
Aucun témoin ne s'étant encore manifesté, il est vraisemblable que les morceaux du satellite ayant résisté à sa désintégration dans l'atmosphèreatmosphère aient touché une zone inhabitée. Rappelons que les océans représentent 75 % de la surface terrestre... Le dernier exemple, le satellite UARS, avait lui aussi ménagé le suspens avant que l'on comprenne que ses morceaux s'étaient éparpillés dans le Pacifique sud, au large de Pago-Pago.
Samedi soir, la DLR indiquait là où le lieu de chute n'aurait pas lieu : ni en Afrique, ni en Australie, ni en Europe. Un astronomeastronome américain, Jonathan McDowell (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, Cambridge, Massachusetts) situe la zone de chute du Sri Lanka (au sud de l'Inde) au Myanmar (ex-Birmanie) et peut-être même jusqu'à la Chine.
L'orbite de Rosat était inclinée à 53° par rapport à l'équateur. Il survolait donc la Terre entre 53° de latitude nord et 53° de latitude sud : c'est entre ces deux latitudes qu'il est tombé... © DLR
Déterminer le point de chute du satellite : un art divinatoire
Si l'on a beaucoup de mal à savoir où est tombé Rosat, c'est que sa trajectoire est hors de contrôle depuis un incident survenu en septembre 1998. Rosat n'ayant pas de moteur pour modifier son orbite, il est devenu un de ces innombrables débris spatiaux et son altitude a inexorablement diminué, jusqu'à descendre sous les 250 km durant ces derniers jours (elle était d'environ 580 km à l'origine). De plus, cette année, l'atmosphère est plus épaisse... L'activité solaire, en effet, connaît actuellement un regain (cyclique), ce qui provoque un léger gonflement de notre couverture gazeuse, jusqu'à chatouiller les satellites s'aventurant trop bas. C'est d'ailleurs pourquoi UARS a lui aussi précipité son retour sur la planète.
Sur les satellites anciens ne disposant d'aucun moteur pour choisir un lieu et un moment de chute, les ingénieurs ne peuvent que le regarder tomber et estimer son point de chute. La prédiction est hasardeuse : à 28.000 km/h, il suffit d'un rien pour que l'engin incurve sa chute ou bien rebondisse sur l'atmosphère et éloigne son point de réentrée de milliers de kilomètres, voire fasse plusieurs orbites supplémentaires. Latéralement, en revanche, la précision est meilleure : on sait que les débris tomberont sur une bande étroite. Elle était de 80 km de large pour Rosat.
Sans nouvelles de Rosat, il restera à considérer que, une fois de plus, l'océan terrestre sert de dernière demeure à un engin spatial...