Le Comité sénatorial américain qui supervise la Nasa vient d’approuver un projet de loi exigeant que l’Agence spatiale américaine débute le développement d’un lanceur lourd. Une situation alambiquée qui illustre bien le fossé qui existe entre Obama et les partisans d’une politique spatiale bien plus volontariste que celle du président américain qui, par ses échéances lointaines, semble marquer une pause dans la conquête de l’espace.

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    Une des alternatives proposées à la Nasa pour remplacer les lanceurs Ares I & V du programme Constellation, aujourd'hui abandonné. Crédit Direct Launcher team

    Une des alternatives proposées à la Nasa pour remplacer les lanceurs Ares I & V du programme Constellation, aujourd'hui abandonné. Crédit Direct Launcher team

    Le plan d’Obama est tout aussi ambitieux que celui de ses prédécesseurs, mais il manque de clarté. Il ambitionne d'envoyer des hommes sur un astéroïde (2025) et une mission habitée vers Mars (2035) mais repousse à 2015 la décision de développer le lanceur lourd nécessaire pour le faire !  Il supprime également le projet de véhicule spatial OrionOrion et annonce coup sur coup vouloir capitaliser sur le travail déjà réalisé en donnant son feu vert au développement d'un véhicule de secours des équipages et veut faire voyager des hommes à bord d'un engin spatial largement inspiré de la capsule Orion (2025).

    Les Sénateurs n'ont pas digéré l'arrêt des projets de retour sur la Lune et du système de transport pour s'y rendre. Selon eux, il y a urgence de rendre rapidement opérationnel un lanceur capable de lancer du lourd et d'envoyer des astronautesastronautes au-delà de l'orbiteorbite basse. Elément clé de toutes stratégies d'exploration, son absence dans la panoplie de la NasaNasa est vue comme un recul des ambitions américaines et une menace sur la capacité des Etats-Unis à rester la puissance spatiale dominante que l'on connait.

    Quel lanceur pour le futur ?

    La réponse se trouve vraisemblablement dans une des nombreuses études réalisées par la Nasa ces dernières années. Toutes les architectures possibles ont été passées en revue de sorte qu'il existe une multitude de projets qui concernent des lanceurs dépensables, partiellement ou totalement réutilisables. Reste qu'avec leur STS (Space transportation System), la fameuse navette, les Etats-Unis utilisent avec succès depuis trente ans un lanceur lourd très performant capable de lancer 100 tonnes (20 tonnes réellement utilisables) !

    En raison de possibilités d'évolution indéniables, la Nasa pourrait faire évoluer le STS vers un lanceur sans navette. De Thiokol dans les années 80 aux projets de Boeing et de Direct en passant  par ceux des équipes des Centres Marshall et Johnson de la Nasa, les bonnes idées ne manquent pas. Seulement voila, Obama a très clairement dit qu'il n'était pas envisageable de réaliser un système de lancement à partir de technologiques vieillissantes, aussi performantes soient-elles. Il préfère sortir des impasses technologiques héritées des années 70 et 80 et voir des innovations émerger.