La Nasa prolongera la durée de vie d'une dizaine de missions spatiales, dont quatre instruments célèbres : Chandra, Kepler, Planck et Spitzer. La décision s'imposait car les choix à venir seront plus restrictifs et, à part Nustar, aucun nouveau télescope ne prendra de sitôt le chemin de l'espace.


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    Malgré un contexte budgétaire difficile, la Nasa a suivi les recommandations d'une commission d'astronomesastronomes chargée d'évaluer les missions en cours, qui conseille de prolonger la durée de vie d'une dizaine de ses missions spatiales (2012 Nasa Senior Review report). Une décision pleine de bon sens en raison du bon état de fonctionnement des satellites en question (même si certains travaillent aujourd'hui en mode dégradé) et du retour scientifique attendu.

    Pour les astronomes américains, conscients qu'à l'avenir la Nasa sera plus restrictive dans ses choix de missions spatiales, il est nécessaire d'optimiser au mieux les instruments existants. D'autant plus qu'aucune mission en instance de lancement ne peut les remplacer ou les rendre plus performants, à l'exception de Nustar qui sera lancé en juin 2012. Parmi les missions prolongées, on citera celles de Kepler, de PlanckPlanck, de Spitzer et de ChandraChandra.

    Une vue d'artiste de Planck sur un fond en infrarouge montrant une partie de la Voie lactée vue par les instruments de Planck et Iras. © Esa, HFI Consortium, Iras

    Une vue d'artiste de Planck sur un fond en infrarouge montrant une partie de la Voie lactée vue par les instruments de Planck et Iras. © Esa, HFI Consortium, Iras

    Kepler, Planck, Chandra et Spitzer : le travail continue

    La mission Kepler de recherche d’exoplanètes a été prolongée de quatre années supplémentaires. Jusqu'en 2016 elle recherchera, autour d'étoiles semblables au Soleil, des planètes de la taille de la Terre dans la zone d’habitabilité de leur étoile. Pour y parvenir, ce télescopetélescope utilise la méthode des transitstransits. Lancé en 2009, « Kepler a révolutionné notre compréhension des exoplanètes et l'étude de la sismologiesismologie stellaire », juge Roger Hunter, gestionnaire de projet au Centre Ames de la Nasa.

    Planck, une mission de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, embarque deux instruments conçus pour cartographier avec une précision inégalée le fond de rayonnement cosmologique, c'est-à-dire le rayonnement fossilerayonnement fossile de la toute première lumièrelumière de l'universunivers, émise 380.000 ans après le Big BangBig Bang, il y a plus de 13 milliards d'années. Pour y parvenir, ce satellite a fonctionné avec des températures proches du zéro degré absolu (- 273 °C). Planck est le satellite le « plus froid jamais construit » précise Jean-Jacques Juillet, directeur des programmes Observation optique et science chez Thales Alenia Space. Les réserves en héliumhélium de Planck, lancé en mai 2009, se sont vidées en février 2012. Bien que le satellite ne puisse plus mesurer les fluctuations du rayonnement fossile, il reste opérationnel pour d'autres observations et sera utilisé pour améliorer la qualité des données obtenues.

    Mis en orbiteorbite en juillet 1999 depuis la navette ColumbiaColumbia (STS-93), le télescope Chandra vivra au moins une année supplémentaire. Fonctionnant dans le domaine X, il est à l'origine de nombreuses avancées, notamment dans le domaine des trous noirstrous noirs et la physiquephysique des conditions extrêmes.

    Quant à Spitzer, un télescope spatialtélescope spatial fonctionnant dans l'infrarougeinfrarouge, sa mission a été prolongée de deux années avec la possibilité de l'être de nouveau de deux ans en 2014. Lancé en 2003, il fonctionne depuis 2009 dans un mode dégradé (son système de refroidissement est vide), qui ne lui permet plus d'observer avec la même acuité qu'à ses débuts dans l'infrarouge. Spitzer est dorénavant utilisé pour observer des sources plus chaudes que celles de l'infrarouge.