La NASA vient de sélectionner les finalistes pour son programme Scout, une nouvelle classe de sondes martiennes peu coûteuses et complémentaires des missions majeures qui composent l'ambitieux programme international d'exploration de Mars.

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    En juillet 2001, la NASA avait déjà effectué une première sélection parmi 43 projets. Cette fois-ci, seulement quatre dossiers ont été retenus. Les équipes responsables des différentes propositions recevront chacune 500 000 $ pour mener sur six mois une étude technique, financière et organisationnelle détaillée. Elles devront rendre le fruit de leur travail en juillet 2003. Un mois plus tard, en août 2003, la NASA rendra public le nom de l'heureux gagnant qui aura le droit de partir vers la planète rouge en 2007. Le coût de la mission devrait avoisiner les 325 millions de dollars. Les quatre finalistes sont :

    SCIM

    Cette mission ambitieuse propose de piéger des particules de poussière (ainsi qu'une petite quantité de gaz) lors d'un seul passage à grande vitesse (6,3 km/s) dans l'atmosphèreatmosphère martienne, à une altitude de 37 km. Pour capturer la poussière, SCIM utilisera un aérogel, une sorte d'éponge de siliconesilicone extrêmement légère et poreuse capable d'amortir, de piéger et de préserver les microscopiques particules poussiéreuses. La sonde StardustStardust, qui doit ramener sur Terre des échantillons de poussière s'échappant d'un noyau cométaire, s'appuie déjà sur cet aérogel pour mener à bien sa mission. L'atmosphère martienne sera quant à elle prélevée au travers d'une ouverture située dans le neznez de la sonde.

    Le véhicule SCIM en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    Le véhicule SCIM en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    ARES

    Cette mission s'est fixé pour objectif de réaliser la première étude in-situ de la couche limite planétaire (ce terme désigne la partie de l'atmosphère martienne directement influencée par la surface).

    Le véhicule ARES en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    Le véhicule ARES en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    PHOENIX

    L'objectif de cet atterrisseur est de réaliser une étude in-situ des composés volatils martiens (en particulier l'eau) et des molécules organiques au niveau des hautes latitudeslatitudes de l'hémisphère nordhémisphère nord, là où la sonde Mars OdysseyMars Odyssey a récemment découvert de vastes concentrations de glace dans le sous-sol. En fait, la mission PHOENIXPHOENIX ne propose rien d'autre que de faire renaître la sonde Mars Polar LanderMars Polar Lander de ses cendres, pour la diriger non plus faire le pôle sud (ou elle a connu un destin tragique en décembre 1999), mais vers le pôle nord. PHOENIX reprendra non seulement trois instruments conçus pour Mars Polar Lander (le bras robotiquerobotique, les caméras et le TEGA), mais il s'appuiera également sur la plate-forme de l'atterrisseur Mars Surveyor 2001, cloué au sol après l'échec de Mars Polar Lander. Deux instruments appartenant à cette mission avortée, et qui sont déjà assemblés, devraient également être embarqués.

    Image du site Futura Sciences

    MARVEL

    Cet orbiteur devra étudier la chimiechimie de l'atmosphère martienne grâce à deux spectromètresspectromètres, l'un fonctionnant dans le domaine de l'infrarougeinfrarouge, l'autre dans le domaine des ondes radios. MARVEL se focalisera sur les molécules qui pourraient indiquer la présence d'un volcanismevolcanisme actif ou d'une activité microbienne (comme le méthane). La sonde devrait également surveiller le comportement de l'eau dans l'atmosphère durant une année martienne.

    La sonde MARVEL en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    La sonde MARVEL en vue d'artiste - Crédits : Nasa

    Comme nous pouvons le voir, les quatre projets retenus sont tous aussi enthousiasmants les uns que les autres, et la sélection finale ne va pas être une partie de plaisir, à la fois pour la NASA et pour les équipes responsables de chaque mission. L'idéal serait bien sûr que l'agence spatiale américaine débloque assez de crédits pour mener chacun de ces projets vers un pas de tir !

    Par Philippe Labrot, de nirgal.net.