Lancement de plusieurs satellites scientifiques (Herschel, Planck, Goce, Smos et CryoSat-2) et dernière étape de sélection des astronautes : le programme 2009 de l'Esa sera chargé, a expliqué Jean-Jacques Dordain, son directeur général lors de la rituelle conférence de presse annuelle.
Le lanceur Vega sur son pas de tir à Kourou (vue d'artiste). Crédit Esa

Le lanceur Vega sur son pas de tir à Kourou (vue d'artiste). Crédit Esa

« L'année 2009 sera particulièrement dense et importante », annonce Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Esa (European Space Agency), soulignant les grandes voies dans lesquelles il compte s'engager durant cette année déterminante pour le futur.

L'observation de la Terre sera particulièrement à l'honneur, avec les lancements programmés de Goce (étude de la gravité terrestre, Smos (étude de l'humidité des sols) et CryoSat 2 (étude des glaces).

Goce

Acronyme de Gravity-Field and Steady-State Ocean Circulation Explorer, Goce est destiné à fournir aux scientifiques, depuis une orbite à 250 kilomètres du sol,  la meilleure carte jamais obtenue du champ de gravitation terrestre. Une précision de 2 centimètres est attendue. Initialement prévu pour le 10 septembre 2008, son lancement a été reporté à plusieurs reprises suite à une panne au niveau de l'étage supérieur Breeze-K de son lanceur Rockot. Il est maintenant prévu pour février ou mars 2009 depuis le cosmodrome de Plesetsk.

Smos

La mission Smos (Soil Moisture and Ocean Salinity) est un programme commun d'observation de la Terre impliquant l'Esa, le Cnes (Centre national d'études spatiales) et le CDTI (Délégation de l'Espagne à l'Esa). Son objectif sera de fournir des cartes de l'humidité des sols et de la salinité des océans, deux paramètres permettant de suivre l'évolution du climat ainsi que les échanges entre l'océan, la végétation et l'amosphère.

Smos en orbite (vue d'artiste). Crédit Esa

Smos en orbite (vue d'artiste). Crédit Esa

D'une masse de 683 kg, Smos devrait être placé en orbite terrestre héliosynchrone à 755 km d'altitude en mai 2009 par un lanceur Rockot en tant que co-passager du satellite géodésique belge Proba-2.

CryoSat 2

Il s'agit du frère jumeau de CryoSat 1, dont le lancement avait échoué en avril 2005, satellite, deuxième et troisième étage de la fusée Rockot s'étant écrasés dans l'océan Arctique près du Pôle nord suite à un problème de moteur.

Placé sur une orbite polaire à 717 kilomètres d'altitude avec une inclinaison de 92 degrés, ce satellite de 669 kg (dont 36 kg de propergols) est destiné à la surveillance des glaces polaires, et en particulier à l'étude continue de leur épaisseur avec une précision de 2 cm en Arctique et 2 mm en Antarctique. L'instrument clé de cette étude se nomme Siral (SAR Interferometer Radar ALtimeter, développé par Thales Alenia Space, à Toulouse).

Le lancement de CryoSat-2 est prévu pour la fin 2009.

Station spatiale et lanceurs

L'Europe est aussi le maître d'œuvre de deux éléments essentiels dont l'acheminement est prévu cette année vers la Station Spatiale Internationale. Le premier est le nœud de jonction n°3 (Node 3). Il servira à l'arrimage d'autres modules et abritera aussi un important système de support vie (régénération d'air et d'eaux usées). Le second est la coupole d'observation, vaste baie vitrée fournissant une vue panoramique sur la Terre ou l'espace, dont la production avait été à plusieurs reprises remise en cause. Ce lancement pourrait toutefois être reporté à 2010.

Vue interne d'une maquette grandeur nature de la coupole. Crédit Nasa

Vue interne d'une maquette grandeur nature de la coupole. Crédit Nasa

En attendant, l'équipage de l'ISS passera définitivement de 3 à 6 membres, et le premier commandant de cette nouvelle configuration sera un astronaute européen de l'Esa, en l'occurrence le Belge Franck de Winne.

Enfin, et ce n'est pas le moindre, 2009 devrait voir le premier départ de la fusée Soyouz depuis le port spatial européen de Kourou, ainsi que du nouveau lanceur de capacité moyenne Vega, de 136 tonnes au décollage (contre 210 tonnes pour Ariane 1) qui avec une capacité de satellisation de 1 tonne en orbite basse, comblera un créneau en permettant le lancement de petits satellites, domaine dans lequel Arianespace se montrait peu concurrentiel par les moyens actuels.