Le vaisseau spatial automatique Dragon, de la société SpaceX, s’est amarré hier à la Station spatiale internationale pour son premier vol commercial. Les astronautes ont commencé à décharger les quelque 400 kg de fret.

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    La capsule Dragon est amarrée sur le module Harmony. Elle contient du fret et en rapportera sur Terre car elle se pose en douceur, sous parachutes, dans l'océan Pacifique. © Nasa TV

    La capsule Dragon est amarrée sur le module Harmony. Elle contient du fret et en rapportera sur Terre car elle se pose en douceur, sous parachutes, dans l'océan Pacifique. © Nasa TV

    Sans que cet événement en ait l'air, c'est une première historique : la Station spatiale internationale a été ravitaillée par un vol commercial, acheté à une entreprise privée, en l'occurrence SpaceXSpaceX. Le 8 octobre, son propre lanceur, Falcon-9, a mis sur orbite une capsule, Dragon, qui est allée s'amarrer à l'ISS, pour en assurer le ravitaillement.

    Hier mercredi 10 octobre à 10 h 56 TU (12 h 56 en heure française), le bras mécanique de l'ISS, manœuvré par Aki Hoshide, assisté par Sunita Williams, a saisi la capsule Dragon. Deux heures plus tard (à 13 h 03 TU), la capsule était amarrée sur l'écoutille du module Harmony et les astronautes ont ensuite pu commencer le déchargement des 400 kgkg de fret (nourriture, équipements scientifiques, matériels divers).

    Le bras Canadarm2, commandé par deux astronautes installés dans la coupole, s'approche de la capsule Dragon pour l'accrocher. © Nasa TV

    Le bras Canadarm2, commandé par deux astronautes installés dans la coupole, s'approche de la capsule Dragon pour l'accrocher. © Nasa TV

    Un voyage aller et retour pour la capsule Dragon

    La capsule restera amarrée 18 jours et l'équipage de la Station l'emplira de 759 kg de matériels qui doivent retourner sur Terre, le 18 octobre prochain. La capsule Dragon, à la différence des cargos ATV (européen) et HTV (japonais), ne se consume pas lors du retour dans l'atmosphère mais va amerrir dans l'océan Pacifique, comme au temps des capsules ApolloApollo.

    Même si le lanceur a connu un problème - un des moteurs a subi une avarie, voire une explosion, après le décollage -, cette mission de ravitaillement est pour l'instant un succès. En soi, ce vol n'est pas une première puisqu'une - autre - capsule Dragon s'était amarrée à l’ISS en mai 2012 mais il s'agissait alors d'un vol de démonstration pour qualifier l'engin de SpaceX et son lanceur. Ce test réussi, les vols commerciaux pouvaient commencer dans le cadre du contrat Cots (Commercial Orbital Transportation Services) de la NasaNasa.

    Dans la coupole, Sunita Williams, avant de s'occuper du Canadarm2, profite du vol en patrouille avec la capsule Dragon pour la photographier. © Nasa TV

    Dans la coupole, Sunita Williams, avant de s'occuper du Canadarm2, profite du vol en patrouille avec la capsule Dragon pour la photographier. © Nasa TV

    Des entreprises vont dans l'espace

    C'est ce qui vient d'être réalisé, inaugurant une nouvelle ère de la « conquête spatiale », selon l'expression en usage il y a quelques décennies quand les expéditions hors de l'atmosphèreatmosphère restaient exclusivement des affaires d'États.

    Avec celui-ci, le contrat avec SpaceX prévoit pour 1,6 milliard de dollars 12 vols vers la Station spatiale internationale jusqu'en décembre 2016. Durant cette période, la Nasa achètera également 8 vols à Orbital Science et sa capsule Cygnus, mais l'entreprise en est encore aux tests du lanceur Antares et des installations du pas de tir.