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Ariane sur son pas de tir le 12 février 2009. Crédit Arianespace
Après un décollage exactement à l'heure prévue, soit 22 h 09 TU et un vol « nominal » comme disent les techniciens, les deux premiers satellites, Hot Bird 10 et NSS-9, se sont séparés du troisième étage en s'inscrivant sur une orbite de transfert géostationnaire.
Construit par EADSEADS Astrium, et d'une masse au décollage de 4,9 tonnes, Hot Bird 10 doit sécuriser et renforcer le service déjà offert par trois satellites identiques appartenant au réseau Eutelsat, distribuant déjà plus de 1.100 chaînes de télévision et 600 chaînes radio sur l'Europe, l'Afrique du Nord et une partie du Moyen-Orient, ainsi que des données InternetInternet.
Lancement d'Ariane 5 le 12 février 2009. Crédit Arianespace
Ebauche d'un système spatial de défense contre les missiles balistiques
Plus léger avec une masse de 2,9 tonnes, NSS-9 remplacera le satellite NSS-5 déjà en orbite mais arrivant en fin de vie. Il sera géré par SES New Skies, faisant partie du groupe SES Global (Grand Duché du Luxembourg) et assurera les télécommunications en bande C sur la région de l'océan Pacifique.
Mais ce 187ème lancement d'Ariane, qui était aussi le 29ème succès d'affilée d'une Ariane 5Ariane 5, emportait aussi deux petits satellites militaires français Spirale (Système préparatoire infrarouge pour l'alerte), préfigurant le futur dispositif d'alerte français.
Le réseau définitif, qui devrait entrer en service à l'horizon 2016, donnera à la France une capacité d'alerte indépendante en détectant les tirs de missiles balistiques hostiles le plus tôt possible après leur mise à feu. Basés sur la plate-forme MyriadeMyriade du Cnes (Centre national d'Etudes spatialesCentre national d'Etudes spatiales), les deux microsatellitesmicrosatellites ont été développés et construits par EADS-Astrium ainsi que Thales Alenia Space en sous-traitance.
Spirale A et B, de 117 kgkg chacun, préfigurent ce dispositif défini en 2004 par la DGA (Délégation générale pour l'Armement). Ils collecteront durant 14 mois des images infrarouge de la Terre, tentant de mieux caractériser la signature émise en lumièrelumière visible et non visible par un missile venant d'être tiré.
Même si ce projet emmène encore un nombre important de détracteurs dans son sillage, de plus en plus de personnes estiment que si un dispositif de défense antimissile indépendant ne se justifie pas dans l'immédiat, il pourrait devenir un jour utile compte tenu de l'évolution du contexte géopolitique, et surtout géostratégique à venir. « Aujourd'hui, nous n'avons pas vraiment besoin d'une défense antimissile, que d'ailleurs nous ne pourrions pas nous offrir. Mais l'alerte avancée nous permet d'évaluer les progrès des États "proliférants" et de suivre l'évolution de la menace pour pouvoir réagir et passer à l'étape suivante le jour où nous serons à portée de tir », affirme au Figaro Jean Dauphin, directeur du programme d'observation Terre et Espace chez Astrium.