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La mission habitée vers un astéroïde voulue par le président Obama ne bénéficie pas d'un large soutien au sein même de la Nasa, indique un rapport du Conseil national de recherche sur l'orientation stratégique de la Nasa. Ce manque d'intérêt pourrait s'expliquer par l'échéance lointaine de l'objectif (2025), l'absence de progrès rapide dans la mise au point du système de transport pour y parvenir (OrionOrion-MPCV, SLS) et sa réalisation dans un schéma de court terme sans savoir quelles suites seront données à cette mission. Autre point dur, le financement du projet : de nombreux spécialistes se demandent comment la Nasa pourrait y parvenir avec son budget actuel.
À cette absence de stratégie de long terme, une approche alternative est proposée. Elle consisterait à combiner plusieurs éléments des programmes lunaires et martiens existants pour les regrouper dans un vaste projet sur plusieurs décennies, de la même trempe que la formidable épopée Apollo qui a permis aux Américains de débarquer sur la Lune.
Simulation de la stabilisation de l'orbite d'un astéroïde amené autour de la Lune. Une vingtaine d'années pourraient être nécessaires, mais il sera possible d'envoyer des humains à sa surface dès les premiers mois de sa capture. © Nasa
Changer d’ère pour la Nasa
Plutôt que d'envoyer des humains sur un astéroïde proche de la Terre, l'idée serait d'aller en récupérer un et de l'amener en orbite autour de la Lune. Une fois en place, il serait facilement accessible par des Hommes pour y travailler, faire de la science et de la recherche. La faisabilité de ce projet a été étudiée par des entrepreneurs privés et un groupe de scientifiques proche de la Nasa. Le projet est résumé dans un rapport publié par le Keck Institute for Space Studies. L'institut recommande également de faire entrer la Nasa dans l'ère de l'économie spatiale, de façon à obtenir un retour sonnant et trébuchant sur les sommes investies pour y parvenir.
Cette mission devrait s'inscrire dans un vaste programme d'exploration robotiquerobotique et humaine comparable à celui mis en place pour envoyer des Américains sur la Lune au début des années 1960. À l'époque, l'économie et la société américaines avaient touché les dividendes du financement de ce programme à travers les innovations et les retombées industrielles et scientifiques du programme ApolloApollo. Dans ce contexte, le secteur privé pourrait être encouragé à financer des projets ou des concours comme le Google Lunar X Prize, de façon à favoriser l'émergenceémergence d'une industrie spatiale indépendante en tirant profit de l'utilisation de l'espace.
Capturer un astéroïde, un défi technologique
Dans le cas de cette capture, l'exploitation et l'utilisation des ressources de cet astéroïde pourraient servir de tremplin à l'exploration humaine du Système solaire tout en réduisant son coût. Un scénario qui prendrait tout son sens pour préparer de futures missions habitées au-delà de la Lune.
La Nasa a étudié la faisabilité de placer un astéroïde d'une massemasse comprise entre 250 et 1.000 tonnes en orbite lunaire. Plusieurs astéroïdes ont d'ores et déjà été ciblés, et une première opportunité a été identifiée avec 2008 HU4, un objet d'approximativement 600 tonnes et long d'environ 8 m, avec une capture possible en 2020. Cela dit, en supposant que le rendez-vous se passe bien, capturer un objet en rotation et en mouvementmouvement sur lui-même ne sera pas simple, et encore moins l'amener en orbite lunaire et stabiliser son orbite. Le principal défi consistera donc à le stabiliser et à le réorienter pour le propulser dans la bonne direction.