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La tranchée baptisée Snow White 5, creusée par la pelle de Phoenix. © Nasa/JPL-Caltech/University of Arizona/Max Planck Institute
Sur la planète Mars, le travail d'un géologuegéologue n'est visiblement pas facile. Au début du mois de juin, Phoenix plongeait sa pelle dans le sol à seule fin de tester sa technique de prélèvement. La pelletée devait ensuite être photographiée puis redéposée au sol, à peu de distance. Mais ce jeu du tas de sablesable a déjà posé des problèmes. La pelle a réussi à creuser et extraire un peu de terre martienne mais le bras n'a pas pu la déposer à l'endroit voulu. Or, dans l'expérience réelle, le bras doit distribuer l'échantillon dans le réceptacle du microscopemicroscope, puis dans le Meca (Microscopy, Electrochemistry and Conductivity Analyzer) et à l'intérieur de l'un des huit fours embarqués sur PhoenixPhoenix, capables de le chauffer à mille degrés, et qui ne peuvent servir qu'une fois. L'analyse s'effectue en effet en phase gazeuse, à l'aide de l'instrument Tega (Thermal and Evolved Gas Analyzer), qui utilise un spectromètre de masse pour identifier les molécules.
Pourquoi la pelle a-t-elle eu du mal à lâcher son contenu ? Apparemment parce que le sol martien colle un peu trop... Les techniciens avaient prévu cette difficulté. Les fours et l'instrument Tega peuvent être mécaniquement secoués pour répartir convenablement l'échantillon. Mais on pensait qu'une courte vibration suffirait. Or il a fallu insister plusieurs jours...
Tega définitivement en panne ?
Après la réussite de la première analyse, les techniciens ont repéré un court-circuitcourt-circuit dans le four numéro 4. Il semble que l'épisode des secousses prolongées soit à l'origine du problème. La prochaine analyse de Tega aura lieu dans le four numéro zéro, mais les vibrations affectant l'ensemble de l'instrument, un court-circuit risque de nouveau d'apparaître, au moins dans le four 4.
Alors que faire ? Les spécialistes de la mission veulent éviter de faire griller un à un les circuits de l'électronique de bord. « Puisqu'il n' y a pas de moyen d'évaluer la probabilité d'un autre court-circuit, explique Peter Smith, de l'Université d'Arizona, responsable scientifique de la mission, nous adoptons l'approche la plus prudente et considérons que la prochaine analyse du Tega pourrait bien être la dernière ».
Si la décision est confirmée, Tega n'aura donc procédé qu'à deux analyses de sol au lieu des huit prévus. Le succès de la mission sera donc incomplet. Tega n'est que l'un des instruments de Phoenix et la sonde pourra continuer à travailler. Il reste le microscope, l'analyseur Meca et la station météorologique. Mais il est probable que l'incident sera versé au dossier des partisans d'une exploration humaine, l'homme maîtrisant l'art du tas de sable depuis son plus jeune âge.