au sommaire
Liberty, le projet de lanceur pour les vols habitésvols habités en coopération industrielle entre Astrium et ATK, n'est pas abandonné. Pourtant, en avril 2011, dans le cadre du partenariat public-privé CCDev, la Nasa n'avait retenu que les projets de système de transport spatial de Blue Origin, Sierra Nevada, SpaceX et Boeing.
Rebondissement en août avec la signature d'un accord entre la Nasa et l'équipe ATK-Astrium portant sur la mise à la disposition au projet Liberty des équipes et des installations de l'Agence, comme cela a été fait pour Atlas V en même temps.
Cette décision pour le moins surprenante laisse à penser que Liberty pourrait obtenir une subvention lors du troisième round de CCDev, si, bien évidemment il convainc la Nasa. Cet accord va permettre à l'équipe du projet de pousser plus en avant les études papier et démontrer la pertinence de ce lanceur concernant la fiabilité, la performance et la facilité d'utilisation.
Le projet de lanceur Liberty formé d'un premier étage dérivé des boosters à poudre réutilisables de la navette spatiale américaine (ATK) surmonté de l’étage principal cryogénique (EPC) d’Ariane 5 avec son moteur Vulcain-2. © ATK
Liberty sera-t-il choisi par la Nasa ?
Lors de la présentation de ses vœux à la presse, le 19 janvier, François Auque, le président d'Astrium, ne s'est pas éternisé sur ce sujet. Prenant acte de la décision de la Nasa, « le concept continue de vivre » a-t-il simplement dit, semble-t-il sans se faire beaucoup d'illusion sur l'avenir de ce programme.
Pays du libéralisme économique, les États-Unis sont également très protectionnistes dans de nombreux domaines stratégiques. Objectivement, il est peu probable que la Nasa choisisse d'utiliser le lanceur Liberty pour lancer ses astronautes. N'a-t-elle pas dit qu'il « n'est pas acceptable qu'une entreprise européenne ait un rôle significatif dans un système de transport spatial » ? L'opinion américaine n'est pas prête à confier à des entreprises étrangères des missions régaliennes même si elles le font en partenariat avec des entreprises américaines. EADSEADS, la maison mère d'Astrium, l'a appris à ses dépens en perdant, en février 2011, le très gros contrat du renouvellement des ravitailleurs de l'armée de l'airair américaine, après une bataille acharnée de plus de 10 ans contre Boeing.