Dépendance trop grande envers la Russie et perte d'emplois très qualifiés : l'annulation du projet de véhicule spatial Orion avait trop d'inconvénients et Barack Obama est revenu sur sa décision. La capsule deviendra un vaisseau de sauvetage...

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La capsule Orion sera bel et bien développée mais utilisée seulement comme un véhicule de secours des équipages de la Station (CRV, Crew rescue vehicle). D'engin spatial, Orion deviendrait donc une sorte de planeur capable de revenir rapidement sur Terre. Un projet similaire assez avancé avait vu le jour dans les années 1990, le X-38, et l'Europe était de la partie. Mais il avait été abandonné en 2001.

Ce CRV devait ramener sur Terre dans l'urgence des astronautes à bord de la Station spatiale internationale en cas de force majeure, d'urgence médicale voire de panne d'une capsule Soyouz. On peut raisonnablement penser qu'Orion aura les mêmes missions.

Reste que cette volte-face de Barack Obama n'est guère cohérente. Rien n'empêche en effet d'utiliser un tel engin... dans l'autre sens, ce qui en ferait une capsule classique. Des adaptations sont évidemment nécessaires (avionique, motorisation) mais il n'y a rien de rédhibitoire, d'autant qu'Orion est conçu à l'origine comme un véhicule spatial.

Seule la question du lanceur resterait en suspens. En effet, le sort de la fusée Ares-1 qui devait être utilisée pour lancer Orion est tout aussi flou... Bien que la Nasa ait testé avec succès le premier étage, il n'est pas certain que les financements suivent pour poursuivre le programme. Les réponses ne sont peut-être pas si difficiles à trouver. La Nasa peut évidemment utiliser un autre lanceur à la condition qu'il soit qualifié pour le vol habité et compatible Orion. La firme de Bethesda pourrait remettre au goût du jour son projet de lanceur Atlas 5 Medium Plus, utiliser la version la plus puissante de Falcon-9 de SpaceX ou la Delta 4 de Boeing voire, pourquoi pas, Ariane 5. Astrium Allemagne a en effet récemment dévoilé une étude de faisabilité pour utiliser Ariane 5 comme lanceur de Orion.

Premier vol d’essai vers 2013

Ainsi va le programme spatial des vols habités américains. On aimerait avoir le même genre de soucis de ce côté-ci de l'Atlantique... En attendant, le développement d'Orion se poursuit. Une importante revue de sécurité a été passée avec succès, démontrant que les exigences imposées par la Nasa pour transporter des hommes dans l'espace sont respectées.

Cette revue de sécurité, qui se veut exhaustive, a permis de vérifier que tous les aspects de la conception de l'engin spatial et l'ensemble des profils opérationnels de son utilisation sont en ligne avec les règles et les procédures de la Nasa pour rendre les voyages dans l'espace aussi sûrs que possible. Concrètement, elle a consisté à vérifier qu'à chaque situation d'urgence mettant en danger des astronautes ou l'intégrité de l'engin, une solution était possible, quelle que soit la phase de la mission : lancement, ascension vers l'orbite, approche et amarrage à l'ISS, rentrée atmosphérique, amerrissage, récupération des astronautes et même voyage vers la Lune.