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- Space food, viande in vitro... c'est pour bientôt ?
La nourriture est un des facteurs qui influent le plus sur la santé physique et morale des astronautes. Pour des missions lointaines, qui pourraient durer plusieurs années, ce facteur prend une importance capitale. Et pas question de s'arrêter quelque part pour faire les courses... Les astronautes devront subvenir à leurs propres besoins, donc se nourrir et boire, mais aussi respirer, s'entretenir et gérer leurs déchetsdéchets. Essentielle au bien-être physique et psychologique de l'équipage, la nourriture est un réel sujet de préoccupation au sein des agences spatiales qui planifient une mission habitée vers Mars, vers un astéroïde ou pour des destinations plus lointaines.
C'est ce problème auquel s'est attelée la Nasa. Comme il n'est pas envisageable d'apporter toute la nourriture nécessaire pour une telle mission qui pourrait durer plusieurs années (du départ au retour sur Terre), il faudra aussi en produire en cours de route, sur Mars et en envoyer sur la planète en vrac (par conteneurs) avant l'arrivée des premiers astronautes.
Dans l'ISS, l'astronaute de la Nasa Sunita Williams se prépare à manger ce qui ressemble à une crêpe mexicaine à côté des repas du jour, à disposition des occupants de la Station. Pour des séjours plus longs et plus lointains, quand se fera puissamment ressentir la nostalgie de la Planète bleue, il faudra des aliments rappelant davantage la nature et, de temps à autre, les cuisiner soi-même. © Nasa
Même dans l'espace, il est bon de se retrouver autour d'une bonne table
Quant aux aliments utilisés, oubliés ceux des missions Apollo (saucisses, salade de fruits, pâtes en sauce) ou ceux préemballés qui sont rapides et faciles à préparer à bord de la Station spatiale. Il faudra privilégier des aliments qui se conservent longtemps à température ambiante, qui soient variés, équilibrés et autant que possible savoureux, tout en respectant des critères nutritifs précis.
En outre, il est prévu que l'équipage prépare lui-même ses repas, d'abord pour casser l'ennui et la monotonie du voyage. Mais ce n'est pas la seule raison. En arrêtant nos activités quotidiennes pour manger, nous permettons à notre corps et à notre cerveau de se reposer brièvement. Le retour d'expérience de l'ISSISS et de la station MirMir a déjà conduit à cette conclusion. Le besoin de préparer ses repas de temps à autre est également apparu lors de l'expérience Mars 500, simulant un voyage complet vers la Planète rouge, comme nous le confiait Romain Charles, l'un des membres d'équipage.
La Nasa a déjà commencé la liste des aliments qui pourront être du voyage vers Mars, et les fraises en font partie. © Robert Couse-Baker, Flickr CC by 2.0
Les astronautes produiront une partie de leur nourriture
Enfin, la masse de nourriture à transporter est un obstacle évident à beaucoup de scénarios de mission car les capacités d'emports seront forcément limitées. À bord de l'ISS, chaque astronaute se contente de quelque 1,7 kilogramme de nourriture quotidienne. Un poids à multiplier par le nombre de jours que doit durer la mission.
Il semble de ce fait nécessaire de produire une partie des besoins en nourriture pendant le voyage et une fois sur la Planète rouge. L'idée est d'utiliser une serre biorégénérative qui produira des légumes et des fruits et qui libérera aussi de l'oxygèneoxygène respirable, tout en purifiant l'airair ambiant du dioxyde de carbonedioxyde de carbone. Ils devront générer d'infimes quantités de déchets non recyclables et consommables.
La Nasa a d'ores et déjà sélectionnés une dizaine de végétaux qui seront transportés sur Mars. Il s'agit de la laitue, des épinardsépinards, des carottescarottes, des tomatestomates, oignonsoignons verts, radisradis, poivronspoivrons, fraisesfraises, herbes fraîches et autres choux. Voilà une partie du menu quotidien des futurs aventuriers (peut-être déjà nés) du premier voyage humain dans l'espace au-delà de la LuneLune.