Le moteur ionique de nouvelle génération développé par la NASA, baptisé à juste titre NEXT, a passé avec succès ses tests préliminaires au centre de recherche Glenn. Si, comme prévu, il est opérationnel en septembre 2007, il pourrait équiper la prochaine mission à destination de Titan ou du système jovien.

au sommaire

  • À lire aussi

Le moteur ionique nouvelle génération NEXT, lors de sa campagne de tests au centre de recherche Glenn<br /> (Crédits : NASA)

Le moteur ionique nouvelle génération NEXT, lors de sa campagne de tests au centre de recherche Glenn
(Crédits : NASA)

Le 24 Octobre 1998, Deep Space 1 quittait la Terre à l'aide d'une fusée Delta II et prenait son envol en direction de l'astéroïde Braille et de la comète de Borelly, à 203 millions de kilomètres du Soleil. A bord, ce n'étaient pas des ergols qui entraient en combustion et propulsaient la sonde, mais du gaz xénon ionisé qui, une fois accéléré à travers une grille portée à 1280 Volts, était éjecté à la vitesse de 31,5 kilomètres par seconde. La poussée maximale générée était alors de 92 mN à la puissance de 2,3 kilowatts.

Pourquoi avoir recours à des moteurs ioniques, alors qu'ils fournissent des poussées nettement plus modestes que celles offertes par les moteurs traditionnels à ergols ? Parce que leur rendement est meilleur et que, contrairement aux moteurs chimiques qui consomment leur « carburant » en quelques minutes, leur poussée peut être délivrée pendant des mois, voire des années. Ainsi, ils sont mieux adaptés aux voyages de longue durée à destination des confins du Système Solaire.

Le digne successeur du moteur NSTAR, qui équipait Deep Space 1, se nomme NASA's Evolutionary Xenon Thruster (NEXT). Il est censé pouvoir générer une poussée 2,5 fois supérieure à celle de son prédécesseur, et donc être taillé pour des missions encore plus ambitieuses.

Comme NSTAR, NEXT consomme du xénon et utilise le rayonnement solaire comme source d'énergie. Mais, dans ce moteur ionique nouvelle génération, les ions sont davantage accélérés, et les performances n'en sont que meilleures. Ainsi, NEXT peut fournir une poussée de 236 mN, pour une puissance de 6,9 kilowatts. A titre de comparaison, le moteur ionique de Smart-1 (ESA) était bridé à 70 mN, et celui équipant la sonde japonaise Hayabusa à 22mN.

Après avoir passé des tests préliminaires au centre de recherche Glenn de la NASA, NEXT a gagné le Jet Propulsion Laboratory, à Pasadena. Sur place, les ingénieurs étudieront son comportement face à des températures extrêmes, semblables à celles qu'il devra endurer dans l'espace.

Une fois qualifié et validé, le moteur ionique NEXT pourrait équiper les futures sondes à destination de Titan ou de Jupiter.