Une quatrième fissure a été repérée dans le réservoir principal de la navette Discovery. Après plusieurs reports, dus à ces problèmes techniques et à la météo, son décollage est encore compromis.

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La mission STS-133, probablement l'avant-dernière dans l'histoire des navettes spatiales, si proche de la retraite, commence dans la douleur. Après plusieurs soucis techniques et une mauvaise météo, une fuite d'hydrogène a été mise en évidence le 5 novembre. Une inspection minutieuse a ensuite révélé plusieurs criques au niveau du réservoir principal externe (celui accroché au ventre du vaisseau spatial).

Les techniciens ont remarqué une déchirure, longue de 53 centimètres, dans la mousse isolante qui recouvre ce grand réservoir. Dessous, deux criques, de 23 centimètres chacune, ont été repérées sur des supports en aluminium. Vendredi, une troisième fissure de 7,5 centimètres, découverte sur des renforts métalliques, est venue s'ajouter à la liste. Quelques jours plus tard, non loin de là, une quatrième fissure ajoute à l'inquiétude de la Nasa, qui envisage désormais d'inspecter les autres supports en aluminium.

<br />La déchirure découverte dans la mousse isolante (photo du bas) se trouve dans la partie haute du grand cylindre contenant les réservoirs d'oxygène et d'hydrogène liquides. Sur la photo du haut, on distingue le haut des deux boosters. © Nasa


La déchirure découverte dans la mousse isolante (photo du bas) se trouve dans la partie haute du grand cylindre contenant les réservoirs d'oxygène et d'hydrogène liquides. Sur la photo du haut, on distingue le haut des deux boosters. © Nasa

Report en février ?

Ces quatre criques se situent dans la partie médiane du cylindre de 47 mètres de hauteur, au niveau de la séparation entre les deux réservoirs internes : celui contenant l'oxygène (en haut) et celui d'hydrogène (en bas). Ces ergols liquides doivent être maintenus à très basse température, ce qui impose l'installation d'une épaisse mousse isolante.

Deux criques sur un renfort métallique, en alliage d'aluminium, situé sous la mousse isolante. © Nasa

Deux criques sur un renfort métallique, en alliage d'aluminium, situé sous la mousse isolante. © Nasa

Fragile, ce matériau peut se déchirer. En 2003, un morceau de cette mousse, arraché durant le décollage et qui avait percuté l'aile de la navette Columbia, avait endommagé la protection thermique de l'engin spatial, provoquant sa destruction lors de la rentrée dans l'atmosphère le 1er février.

Avant la découverte de cette quatrième crique, le lancement avait déjà été reporté à la prochaine fenêtre de tir (permettant à Discovery de rejoindre rapidement la Station spatiale internationale), ouverte du 30 novembre au 6 décembre. Les responsables de la mission discuteront lundi prochain de la possibilité de faire décoller Discovery en sécurité durant cette période. Dans le cas contraire, il faudra attendre février 2011. Mais Endeavour se tient déjà prête pour la mission STS-134 - en principe la dernière pour une navette - qui aura lieu à cette période. Si Discovery devait attendre février pour partir, le vol d'Atlantis serait repoussé en avril.