La Nasa développe actuellement Orion, un véhicule d’exploration spatiale qu'elle prépare en vue d’un premier vol d’essai inhabité en 2014. Elle vient de tester avec succès son système de parachutes qui lui permettra de se poser dans l’océan Pacifique.
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Orion-MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle, soit Véhicule habité multirôle), le futur véhicule spatial d'exploration américain, poursuit ses essais en vue d'un premier vol inhabité en 2014 et d'un vol habité autour de la Lune en 2021. Après s'être assurée que la structure de l'engin était suffisamment robuste pour encaisser un amerrissage de retour d'orbite (avec un test en piscine en juillet 2011), la Nasa vient de tester avec succès les parachutesparachutes d'OrionOrion lors d'une chute libre de l'engin.
L'essai a eu lieu en Arizona, au-dessus de sites de l'armée américaine à Yuma. L'Orion MPCV a été largué depuis une altitude de 7,5 kilomètres. Avant de déployer ses trois parachutes principaux, entre 4,5 et 6 kilomètres d'altitude, l'engin s'est correctement stabilisé. L'extracteurextracteur, utilisé pour extraire les parachutes principaux, a bien fonctionné. Orion s'est posé sur la terre ferme à 28 km/h, bien en dessous de la vitesse maximale d'atterrissage pour laquelle il est conçu. Lors d'une mission de retour d'orbite, il est impératif que les trois parachutes se déploient et se gonflent correctement. Si l'un des trois s'ouvre mal, la capsule risque de sérieux dommages au moment de l'atterrissage. En juillet 2008, un essai similaire s'était d'ailleurs très mal fini. Mal déployé, le système de parachutes n'avait pas freiné suffisamment la chute de l'engin, qui s'était écrasé sur le sol.
Test du véhicule spatial d'exploration Orion, réalisé en piscine en juillet 2011. © Nasa/Sean Smith
Orion : un test à grande distance
Baptisé Exploration Flight Test-1, ce premier vol d'essai prévoit deux orbites autour de la Terre avant un amerrissage dans l'océan Pacifique. À son apogée, Orion atteindra les 6.000 kilomètres d'altitude. Depuis le programme Apollo, jamais la Nasa n'avait envoyé de vaisseau spatial aussi loin. Cette distance est « significativement plus élevée depuis la fin des vols ApolloApollo » a déclaré Larry Price, un des responsables du programme Orion chez Lockheed Martin. « C'est le test du bouclier thermique qui nous impose d'envoyer notre engin si loin. L'angle et la vitesse de rentrée doivent exposer ce bouclier à des températures et des contraintes représentatives d'un retour d'une mission habitée lointaine. »
Outre le bouclier thermique, ce premier vol d'essai a également pour objectif de tester une dizaine de systèmes dont la défaillance en vol pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'engin et l'équipage.
Pour ce premier vol test, Orion sera vraisemblablement lancé par une Delta IVDelta IV de Lockheed Martin. Boeing et SpaceXSpaceX ont bien proposé à la Nasa d'utiliser leur propre lanceurlanceur mais l'Agence spatiale américaine a préféré laisser Lockheed Martin choisir un de ses lanceurs pour d'évidentes raisons de coûts et de calendrier.
Construit par Lockheed Martin, Orion-MPCV fait partie du futur Système de transport spatial pour l'exploration. Ce MPCV n'est autre que l'Orion du programme ConstellationConstellation d'exploration lunaire. Ce véhicule sera utilisé pour visiter des astéroïdes, atteindre Mars, la Lune ou encore un Point de Lagrange. En revanche, il n'est pas prévu qu'il rejoigne la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale, sauf si des circonstances exceptionnelles l'exigent. Les Américains ont fait le choix de confier au secteur privé les missions anciennement effectuées par la navette spatiale. Plusieurs entreprises sont donc en compétition depuis quelques années pour développer des capacités de transport spatial avec le soutien financier et technique de la Nasa dans le cadre des partenariats public-privé CCDev (pour le vol habité) et Cots (pour le fret).
Quant au premier vol habité, il est prévu en 2021 autour de la Lune. Il faudra avant cela terminer le développement du nouveau lanceur dont la Nasa s'attend à ce qu'il soit le plus puissant de l'histoire. Son premier vol est prévu en 2017.