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Le projet de la Nasa de capture d’un astéroïde, controversé, ne suscite guère l'enthousiasme des scientifiques, mais il pourrait relancer l'intérêt du grand public pour le programme spatial des États-Unis. Il a de quoi alimenter les idées des sociétés privées, d'autant plus que le responsable de l'exploration humaine à la Nasa, Bill Gerstenmaier, a déclaré que sous certaines conditions, la Nasa les laisserait débarquer sur l'astéroïde.
Il ne s'agit pas de tourisme spatialtourisme spatial. Ce qui pousse ces sociétés à l'exploration, c'est l'exploitation des métauxmétaux précieux et autres matériaux utilisables. Avec l'espoir d'avoir à la clé des percées technologiques, voire de nouveaux marchés. D'après les initiateurs du projet de capture, un astéroïde de 500 t pourrait contenir jusqu'à 100 t d'eau, 100 t de carbone, 90 t de métaux et 200 t de silicatessilicates.
Étude scientifique, exploitation des ressources, tremplin vers Mars et protection de notre planète : la capture d'un astéroïde et son remorquage près de la Terre et de la Lune est intéressante à plus d’un titre. © Nasa
L'apport du privé est essentiel pour aider la Nasa à obtenir les fonds nécessaires à la réalisation de ce programme d'envergure, estimé à quelque 2,6 milliards de dollars. Le Congrès américain est assez réticent à le financer, compte tenu de l'état actuel des finances publiques du pays. En attendant d'obtenir le feu vert des politiciens, la Nasa souhaite tout de même amorcer le programme, et elle demande pour l'année fiscale 2014 une centaine de millions de dollars, notamment pour rechercher et étudier des astéroïdes cibles et démarrer toutes les études préliminaires propres à chaque composante de la mission.
Trois astéroïdes potentiels à l'étude pour la Nasa
La Nasa a annoncé avoir sélectionné trois astéroïdes qu'elle pourrait capturer et remorquer à proximité de la Terre. Les critères portent sur la taille (7 à 10 m de diamètre), la masse (plus ou moins 500 t), l'orbiteorbite et, globalement, l'énergie cinétiqueénergie cinétique qu'ils représentent. Ces trois corps célestes vont maintenant faire l'objet d'une étude approfondie pendant une année. Curieusement, la Nasa n'a dévoilé ni leurs noms ni leurs positions. C'est toutefois sans importance, car plusieurs centaines d'astéroïdes sont découverts chaque année et de nouveaux candidats, peut-être plus prometteurs, sont susceptibles d'être repérés avant le début de la mission.
Dans ce contexte, l'Agence spatiale américaine a réactivé le satellite Wise, qui n'était plus en service depuis février 2011. Elle compte s'en servir pour traquer les astéroïdes et les comètescomètes qui gravitent à moins de 45 millions de km de l'orbite terrestre, de façon à identifier les plus dangereux d'entre eux. Sont concernés ceux dont l'orbite coupe celle de la Terre ou s'en approche de trop près. Il sera également utilisé pour recenser les astéroïdes susceptibles d'être capturés ou visités par des humains.
Enfin, pour mieux promouvoir son projet, la Nasa met l'accent sur la protection de la planète, arguant qu'une capture et un remorquage d'astéroïde lui permettront de développer des technologies visant à empêcher une collision avec la Terre, par exemple en déplaçant ou en faisant dévier un astéroïde (même très légèrement). Si le budget est voté, la mission pourrait débuter d'ici moins d'une dizaine d'années. Le voyage spatial devra faire intervenir la propulsion électrique : il faudrait un an et demi pour rejoindre l'astéroïde, et plus de trois années pour ramener l'astéroïde près de la LuneLune.