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La mission Mars500 continue. L'Esa étudie sur des volontaires les effets psychologiques et physiologiques d'un voyage d'exploration vers la planète Mars, qui devra durer près de deux ans. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne collabore avec l'Institut des problèmes biomédicaux (IBMP), un organisme russe qui possède à Moscou une installation complète capable de simuler les conditions matérielles d'un tel périple. Abrités dans un hangar, deux vastes cylindres représentent le vaisseau spatial et les installations qui, déposées sur Mars, serviront de lieux de vie.
Il manque bien sûr l'absence de pesanteur durant le voyage et celle, réduite, de la Planète rouge (un tiers environ de celle régnant sur Terre), ainsi que la sensation d'éloignement immense qui sera celle des astronautes lancés dans l'aventure réelle. Mars500 veut surtout étudier les effets du confinement et de l'isolement d'un petit groupe d'hommes et de femmes dans des conditions les plus réalistes possible.
Au printemps dernier, déjà, six hommes, dont deux cosmonautes russes, avaient embarqué dans cet engin pour un voyage de 105 jours dans la solitude. Dépourvus bien sûr de téléphone portable et de connexion à InternetInternet, les six volontaires communiquaient avec le reste de l'humanité par des liaisons dont les délais variaient avec le temps. Durant le véritable voyage en effet, lorsqu'ils seront au plus loin de nous, la Terre sera éloignée d'environ 400 millions de kilomètres. Les communications radio nécessiteront alors une quarantaine de minutes pour l'aller et retour, c'est-à-dire entre la question et la réponse.
Une fois le sas fermé, les voyageurs immobiles seront isolés pour 520 jours. © Esa
Près d'un an et demi sans voir le jour
L'été prochain, les volontaires, qui auront subi quatre mois d'entraînement, entreront dans la même installation mais cette fois pour 520 jours, correspondant à la durée réelle d'une misson martienne : 250 jours pour rejoindre la Planète rouge et 240 pour en revenir, plus 30 jours d'exploration sur place. Pour cet équipage immobile, ce séjour martien sera simulé dans un module différent.
L'Esa cherche actuellement quatre volontaires européens, dont deux seront désignés comme remplaçants en cas de défection des deux premiers, avec une date butoir, le 5 novembre. Les critères de sélection sont juste un peu moins restrictifs que celles du métier de spationaute. Il faut être âgé de 20 à 50 ans, mesurer moins de 1,85 mètre et réussir les tests médicaux établis pour les spationautes. Les candidats doivent parler au moins l'anglais ou le russe et avoir des connaissances en médecine, en biologie ou en ingénierie (électronique, informatique ou mécanique). Le formulaire de l'Esa ne demande pas de préciser le sexe, mais l'expérience de 2009 n'avait embarqué que des hommes.
La date du départ n'est pas encore fixée mais devrait avoir lieu durant l'été 2010. Ensuite, pour un an, cinq mois et quelques jours, l'isolement sera total...