au sommaire
Un rover type MER (Opportunity ou spirit, les 2 rovers sont les mêmes).crédits : JPL/NASA
Le sol 1 avait débuté immédiatement après l'arrivée de Spirit sur les étendues sableuses de Gusev, un événement retransmis en direct sur InternetInternet, et qui a donné des frissons dans le dosdos à des milliers d'internautes. Avec la fin du sol 91, qui s'est achevé le 6 avril à 04:00 du matin, Spirit a donc épuisé son temps nominal de fonctionnement.
Pour pouvoir officiellement réussir sa mission, Spirit devait parcourir au moins 600 mètres à la surface de Mars et prendre quatre panoramas complets. Au niveau scientifique, le rover devait également effectuer une analyse avec les trois instruments de son bras robotiquerobotique (microscopemicroscope, spectromètre APXS et Mössbauer) de la poussière martienne et de six roches différentes (réparties sur quatre sites distincts), dont deux après décapage à l'aide de la meule.
Le nombre d'opérations scientifiques que Spirit devait accomplir en trois mois peut sembler faible, mais s'explique par les lourdes contraintes énergétiques qui pèsent sur le rover. Pour fonctionner, cet engin robotique de 180 kgkg ne peut effectivement compter que sur les 100 Watts délivrés par ses panneaux solaires. Sur Terre, une telle puissance sert habituellement à allumer... une ampoule électrique !
La barre fatidique des 600 mètres a été franchie deux sols avant la fin de la mission, après que le rover ait parcouru presque d'une traite 50,2 mètres. Tous les critères scientifiques semblent également avoir été remplis, et en complétant sa check-list dans les temps, Spirit a donc eu l'immense honneur d'entrer au panthéon des missions martiennesmissions martiennes réussies, et de trôner aux côtés de géants comme Mariner 4 ou VikingViking. Le succès de la mission a d'ailleurs fait passer le taux de réussite des sondes martiennes de 23 % à 25 %, ce qui n'est pas rien, étant donné qu'à ce niveau de performance chaque % compte !.
La mission de Spirit logiquement prolongée
Spirit a obtenu sans trop de difficultés la permission de la NASA de continuer à arpenter les terres désertiques de Gusev, et sa mission a été prolongée jusqu'au mois de septembre. Malgré le fait que certaines des roches analysées semblent avoir été exposées à de petites quantités d'eau liquideliquide (qui aurait percolé au sein de fractures en déposant des minérauxminéraux), Spirit n'a pas réussi à égaler l'exploit de son compagnon OpportunityOpportunity. En découvrant des roches vraisemblablement déposées au fond d'une ancienne mer salée dans la région de TerraTerra Meridiani, le second rover de la NASA a effectivement fait de l'ombre à Spirit. Le 25 janvier 2004, Opportunity avait bénéficié d'une chance insolente en atterrissant dans un petit cratère d'impact de 22 mètres de diamètre, ceinturé par un magnifique affleurementaffleurement rocheux.
En s'éloignant de son site d'atterrissage, Spirit a eu lui aussi l'occasion de jeter un oeil dans un cratère d'impact (Bonneville), mais celui-ci s'est révélé décevant. Si rien n'a permis pour l'instant à Spirit de prouver que la cuvette du cratère Gusev a un jour accueilli un vaste lac, tout n'est cependant pas perdu. Le robotrobot se dirige actuellement vers un groupe de collines situé à quelques kilomètres de distance, où d'intéressantes stratesstrates rocheuses pourraient affleurer. Malgré un bugbug informatique qui l'a paralysé pendant deux semaines au début de sa mission, le rover n'a pour l'instant donné aucun signe de faiblesse, et rien ne semble devoir l'empêcher d'atteindre son objectif. La plus belle partie de l'histoire de Spirit reste peut-être encore à écrire...