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Les préparatifs du premier lancement d'une sonde indienne à destination de Mars vont bon train. L'Isro, l'agence spatiale indienne, a débuté l'assemblage du lanceur qui sera utilisé pour cette mission. Il s'agit de la version la plus puissante de la famille PSLV, dont ce sera la 25e utilisation. Ce lanceur, un PSLV-XL, a été utilisé à cinq reprises, notamment en octobre 2008 pour lancer la sonde lunaire Chandrayaan-1.
Le lancement de Maangalyaan, le nom de la mission martiennemission martienne, est prévu à l'intérieur d'une fenêtrefenêtre de tir qui s'ouvre le 31 octobre et se referme le 7 novembre. Si pour une raison ou une autre l'Inde raterate cette fenêtre de tir, les opportunités de lancement suivantes auront lieu au premier trimestre 2016 et en avril et mai 2018, des fenêtres de tir qui seront également utilisées par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne pour lancer ses deux missions du programme ExoMars (ExoMars 2016 et ExoMars 2018ExoMars 2018).
L'atmosphère martienne, aujourd'hui ténue, a sans doute été plus épaisse dans le passé, à une époque où la planète était probablement plus accueillante pour la vie. Elle sera l'objet d'études par la première sonde indienne autour de la Planète rouge. © Kees Veenenbos
L'arrivée autour de la Planète rouge est prévue en septembre 2014. Maangalyaan se placera sur une orbite très elliptique autour de Mars, avec un périgée de 500 km et un apogée de 80.000 km. La sonde a pour objectif d'étudier l'atmosphèreatmosphère martienne à l'aide de cinq instruments scientifiques, assez classiques à l'exception d'un spectromètre infrarouge lointain. On compte également une caméra dans le visible, un analyseur de l'exosphèreexosphère neutre, un détecteur de méthane et un photomètre Lyman-alpha.
Maangalyaan, une mission pour apprendre
En outre, Maangalyaan pourrait voisiner la sonde Maven de la NasaNasa, qui sera lancée en novembre 2013 et rejoindra la Planète rouge à l'automneautomne 2014. Si elles apparaissent complémentaires dans leurs objectifs (elles vont toutes les deux étudier l'atmosphère martienne sous un angle différent), les similitudes s'arrêtent là. La mission indienne est très classique et fera des observations maintes fois réalisées. Maangalyaan répondra à des questions dont on connaît déjà les réponses, alors que Maven et ses instruments plus sophistiqués s'intéresseront à la perte de l’atmosphère martienne depuis une altitude de seulement 150 km, avec cinq incursions à très basse altitude (125 km).
Cependant, soyons indulgents. Si les objectifs indiens sont limités avec cette mission, c'est la première fois que cette puissance spatiale émergente se frotte à l'espace lointain. Et elle a tout à apprendre. L'escapade de Chandrayaan-1 autour de la LuneLune, à quelque 360.000 kilomètres de la Terre, n'est rien à côté d'une mission vers Mars de plusieurs dizaines de millions de kilomètres. Pour y parvenir, l'Inde devra maîtriser bon nombre de technologies nouvelles pour elle, et va vite découvrir les joies de la navigation interplanétaire et le stressstress de l'insertion en orbite autour de Mars.
Enfin, pour communiquer avec sa sonde, l'Inde pourra compter sur le soutien de la Nasa et son réseau d'antennes de l'espace profond, lorsqu'elle ne sera pas en mesure de le faire avec ses propres moyens.