Le prochain vol vers la Station Spatiale Internationale verra la concrétisation d'un vieux rêve européen, avec la mise à poste de Columbus, le laboratoire de l'Esa. Cela sous la responsabilité de Léopold Eyharts, un vétéran français de l'espace qui restera trois mois à bord.

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    Léopold Eyharts. Crédit ESA.

    Léopold Eyharts. Crédit ESA.

    Agé de 48 ans, Léopold Eyharts est né Biarrot, c'est-à-dire pour les non initiés, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques, France). Après avoir rejoint l'école de l'Air de Salon-de-Provence en 1977, il reçoit un diplôme d'ingénieur aéronautique en 1979 et devient l'année suivante pilote de combat opérationnel à Istres sur JaguarJaguar.

    Il obtient son brevet de pilote d'essai en 1988 et est affecté au centre d'essais en vol de Bretigny sur appareils civils et militaires, accumulant 3.800 heures de vol sur 50 types d'appareils.

    En 1990, il est désigné pilote d'essais de la navette spatiale européenne HermèsHermès, et à l'abandon du projet, devient pilote d'essais responsable du programme Zéro-G du Cnes sur CaravelleCaravelle, puis sur Airbus A-300 en 1995. Entre-temps, Léopold EyhartsLéopold Eyharts avait participé en 1992 à une évaluation des équipages russes à Moscou, effectuant plusieurs tests dans le simulateur de vol de la navette russe Buran (Bourane en français), programme également abandonné par la suite. Avec la mission qui se prépare, Léopold Eyharts devient un des très rares spationautes à avoir piloté les trois types de navettes spatiales, au moins en simulation.

    En février 1988, Léopold Eyharts participait à la mission franco-russe Pegase et séjournait trois semaines à bord de la station MirMir où il effectuait une série d'expériences en recherche médicale, neurologieneurologie, biologie, physique des liquides et haute technologie.

    Une mission à lourdes responsabilités

    Le module Columbus représente la partie européenne de la Station spatialeStation spatiale et permettra à l'EsaEsa de disposer d'une structure permanente dans l'espace afin de réaliser en continu, et non plus au coup par coup de nombreuses expériences scientifiques dans des domaines variés. On pense notamment à la médecine et à la biologie, dont la durée des expérimentations est peu compatible avec une présence de courte durée.

    Le laboratoire spatial européen Columbus. Crédit Nasa

    Le laboratoire spatial européen Columbus. Crédit Nasa

    Le spationaute français endossera la responsabilité de l'installation de l'imposant module de 18 tonnes et de sa fixation à la structure déjà existante, et sera chargé de la manipulation - on devrait dire du pilotage - du bras robotiquerobotique CanadarmCanadarm 2 pendant que deux de ses collègues travailleront à l'extérieur. Avec l'aide de Hans Schlegel, spationaute allemand de l'ESA, spécialiste de mission et physicienphysicien de formation, il effectuera les divers branchements entre l'ISSISS et ColumbusColumbus avant d'activer la nouvelle section.

    Mais alors que Hans Schlegel reviendra sur Terre après deux semaines de vol, Léopold Eyharts intégrera l'équipage d'occupation permanente Expedition 16 et restera à bord trois mois, entamant un long programme d'exploitation du laboratoire européen qui devrait durer au moins jusqu'en 2015.

    Neuf Français, seize missions

    A ce jour, neuf spationautes français ont effectué au moins une mission spatiale et cinq y sont retournés pour une deuxième mission, ou plus :

    Léopold Eyharts deviendra ainsi le sixième vétéran français de l'espace, mais avec l'installation du laboratoire spatial européen Columbus, gageons qu'il ne sera pas le dernier...